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  • III/ La lutte implacable contre la Franç-à-fric

    La Françafrique, parce qu'elle se traduit par une extension de la criminalité politique, économique et sociale, elle est donc une menace pour le Gabon, l'Afrique, la France et le monde dont on se doit de lutter systématiquement contre.

    Elle est une plaque tournante majeure pour le trafic d'armes, de la drogue et un havre majeur pour le blanchiment de l'argent sale.

    Ainsi, différents secteurs d'activités de l'économie leur permettent de convertir en toute quiétude de l'argent liquide d'origine douteuse en actifs réels : les casinos (Gabon, Cameroun, Côte-d'Ivoire), le PMU et la loterie (Gabon, Cameroun), les hôtels (Sénégal, Côte-d'Ivoire, Guinée-Equatoriale), les pêcheries (Guinée-Equatoriale), les banques commerciales (Gabon, Bénin, Nigeria), les immeubles, actifs financiers et autres avoirs monétaires (France, Gabon, Côte-d'Ivoire, Cameroun...).

    Dans ce cadre, la lutte implacable contre cette mafia organisée internationale doit se faire à trois niveaux dont mondial, européen et national (à l'intérieur des Etats).

    Au niveau mondial, l'objectif doit être d'élaborer des lois internationales éliminant les sanctuaires de mafia ainsi que la capture et l'extradition des principaux chefs de ce réseau.

    A ce titre, le G8 doit hâter la préparation des ripostes contre ce syndicat du crime international spécialisé dans la corruption, la violence politique et sociale, le trafic d'armes et le blanchiment de l'argent sale qui envahissent également leurs pays et pas seulement l'Afrique.

    De même, la Convention des Nations-Unies contre la criminalité transnationale doit hâter l'inscription, dans chaque code pénal national, les crimes de blanchiment d'argent sale, de corruption.

    A ce niveau, l'ONU pourrait mettre en place une juridiction spéciale internationale d'instruction des affaires relatives à la criminalité transnationale de quelque nature que cela soit.

    Les juges d'instruction qui la composeraient pourraient poursuivre les auteurs (personnes physiques et morales) de crimes de trafic d'armes, de blanchiment d'argent sale, de crimes contre l'humanité... à partir de dénonciations et d'éléments matériels qui leur seraient livrés. 

    Par ailleurs, l'organisation internationale de police criminelle (Interpol) dont le secrétariat est à Lyon doit plus que jamais renforcer sa mission centrale qui est l'assistance à la coopération entre les services de police des Etats membres, notamment dans le domaine du crime organisé.

    Enfin, l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) doit plus que jamais promouvoir ses moyens de lutte contre la corruption et la criminalité.

    Elle doit plus que jamais assisté le Groupe d'Action Financière (GAFI), créé en juillet 1989 au sommet du G8 tenu à Paris, et consacré à la lutte contre le blanchiment de l'argent criminel.

    Au niveau européen, le Conseil européen, créé en 1949, doit plus que jamais renforcer sa convention sur le blanchiment, le dépistage, la saisie et la confiscation des produits du crime des dictateurs africains en vue de leur restitution, in fine, aux populations africaines spoliées.

    En France, la Direction des Affaires Criminelles et des Grâces (DACG), sous-direction des Affaires Economiques et Financières au Ministère de la Justice, et le Traitement du Renseignement et Action Contre les Circuits Financiers (TRACFIN), cellule du Ministère de l'Economie et des Finances, doivent plus jamais coordonner leurs efforts (dossiers) en vue de mieux lutter contre le blanchiment, la corruption... impliquant de nombreux élus ou politiques et tristement acolytes des cleptomanes et incultes dictateurs africains.

    Toutefois au-delà de tout ceci, s'il est un arme de prévention contre ce crime organisé international, c'est celle de l'arrêt de la compromission des élites politiques, intellectuelles, administratives et militaires gabonaises (africaines) avec des entreprises criminelles de l'acabit de Elf (ou autre) pour qui « une goutte de sang vaut une goutte de pétrole » et dont le seul but est de spolier l'Afrique et de l'enfermer dans le cycle infernal de la pauvreté, du sous-développement et de la guerre-civile.

    Ainsi, seul dans ce contexte de débarras définitif de O. Bongo de la tête de l'exécutif gabonais et de lutte systématique contre la Françafrique par la dénonciation de ses actes criminels et la traduction devant une juridiction spéciale internationale (à créer) des responsables de ces derniers, les réformes économiques, sociales et culturelles auraient, au Gabon, toutes leurs chances de réussir et de sortir ce pays du coma dans lequel on l'a plongé depuis le 12 mars 1968.

                 Jacques Janvier Rop's Okoué Edou

          Docteur en Economie et Finance Internationales

                    Intellectuel et écrivain gabonais


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  • II- LES ACTEURS DE LA MAFIAFRIQUE

    Ces acteurs de la mafia organisée internationale qu'est la Franç-à-fric partent de la firme multinationale Elf à la SEM 92 de C. Pasqua en passant par la FIBA.

    a/ Elf aujourd'hui Elf-Total-Fina

    Selon une proposition de résolution enregistrée, le 21 novembre 1997, à la Présidence de l'Assemblée Nationale française sous le n°455, une commission d'enquête relative au bilan de l'action de l'entreprise Elf-Aquitaine et de ses filiales dans les Etats africains avait été demandée par N. Mamère, M.H. Aubert, A. Aschieri, Y. Cochet, G. Hascoët et J.M. Marchand.

    Pour ces derniers, le groupe Total-Fina-Elf qui est devenu, depuis la fusion en mars 2000, la première entreprise privée française et le quatrième pétrolier mondial (50 milliards francs de profits, 761 milliards francs de chiffre d'affaires soit, la moitié du budget de la France, 250.000 employés) joue un rôle essentiel dans les rapports entre la France et l'Afrique.

    Présente dans de nombreux pays africains (Gabon, Congo, Angola, Tchad, Cameroun, Nigeria...), elle assure une présence multiforme de la Françafrique dans les domaines économiques et financiers.

    Elle entretient des rapports au plus haut niveau, y compris à caractère personnel, avec des dirigeants de ces pays.

    Ainsi, elle détient le pouvoir effectif de gestion sur un établissement financier, la FIBA, la Banque française intercontinentale, qui appartient à un actionnariat détenu à 50,91% par la famille du président O. Bongo.

    Cet état de fait a pour conséquence des imbrications entre les niveaux politiques, économiques et financiers comme l'ont montré plusieurs affaires mettant à jour des connivences entre des responsables d'Elf-Gabon, de Elf-Aquitaine et des dirigeants de tel ou tel pays africain.

    Les affaires judiciaires de ce groupe voyou et mafieux ont ainsi révélé une partie de l'ampleur de la corruption pour la course à l'or noir : trafic d'armes, constitution des caisses noires pour impliquer certains hauts fonctionnaires (à travers la Banque française intercontinentale et ses 1,5 milliards francs par an), faux-monnayage, contribution aux partis politiques (800 millions francs par an), utilisation de prostituées de luxe (C. Deviers Joncour)...

    La génèse et l'historique de l'évolution du groupe jusqu'à l'éclatement des affaires judiciaires qui l'ont éclaboussé sont faciles à comprendre.

    Pour L. Le Floch Prigent : « En 1962, P. Guillaumat convainquit le général de Gaulle de mettre en place une structure parallèle autour de vrais techniciens du pétrole. En créant Elf à côté de Total, les gaullistes voulaient un véritable bras séculier d'Etat, en particulier en Afrique, (...) une sorte de ministère du pétrole inamovible, (...) une sorte d'officine de renseignement dans les pays pétroliers ».

    Depuis lors, Elf a fourni une couverture et un financement des activités politiques et militaires de l'Elysée dans son domaine réservé.

    Lorsque G. Pompidou et plus encore V.G. d'Estaing succédèrent à Ch. de Gaulle, Elf s'autonomisa par rapport à l'Elysée. Les hommes de la compagnie considéraient les barons gaullistes comme les seules autorités légitimes et attendaient leur retour au pouvoir. Ils commencèrent, dès lors, à constituer clandestinement un trésor de guerre et n'hésitèrent pas à monter des machinations contre le président de la République, comme l'affaire des avions renifleurs.

    A. de Marenches, directeur du SDECE (actuel DGSE) tenta vainement de défoccartiser la compagnie et mit en garde le président G. d'Estaing contre les initiatives privées d'Elf qui contreviennent, selon lui, aux intérêts du pays.

    A la surprise générale, les élections de 1981 ne permirent pas le retour des gaullistes, mais l'accession des socialistes. Plus habile que son prédécesseur, F. Mitterrand reprit partiellement le contrôle d'Elf qui obéissait désormais à la fois à l'Elysée et au RPR. Certains dirigeants d'Elf se comportaient dès lors comme des entremetteurs et acquièrent des fortunes personnelles considérables.

    La compagnie fit et défit les dirigeants au Gabon, au Congo, au Cameroun, en Angola. Elle étendit son influence tant en Afrique francophone qu'en Afrique anglophone comme au Nigeria.

    Par l'intermédiaire d'O. Bongo, cette mafia du crime organisée, pour qui "une goutte de pétrole vaut une goutte de sang" comme aimait se le répéter G. Clémenceau, s'imposa au sein de l'Opep ou participa à des transferts illégaux de technologie nucléaire.

    Elle finança tous les grands partis politiques français et s'immisça bientôt sur la scène européenne en finançant les campagnes d' H. Kohl que celles de F. Gonzales.

    En 1994, E. Balladur se place en rivalité face à J. Chirac. Pour financer son action, il tenta de prendre le contrôle d'Elf en plaçant P. Jaffré à sa tête et un conseil d'administration choisi parmi les "noyaux durs", en mobilisant les réseaux C. Pasqua pour écarter les chiraquiens, et en faisant ouvrir des poursuites judiciaires à l'encontre de L. Le Floch Prigent et de ses amis socialistes.

    C'est donc ce conflit qui ouvrit la boite de Pandore et permit aux magistrats de mettre à jour de multiples réseaux de corruption et d'abus de biens sociaux firent mettre en prison A. Sirven, L. Le Floch Prigent, A. Tarallo, C. Deviers Joncour et bien d'autres encore.

    b/ L'armée française

    Selon Infosuds, l'implantation, en 2000, de l'armée française en Afrique était encore structurée par 8 "accords" de défense (Centrafrique, Cameroun, Comores, Côte-d'Ivoire, Djibouti, Gabon, Sénégal, Togo), plus de 25 "accords" d'assistance militaire technique et des troupes dans 5 pays (570 hommes en Côte-d'Ivoire, 3.000 à Djibouti, 580 au Gabon, 1.060 au Sénégal et 980 au Tchad).

    Si leur nombre a été ramené à 5.600 en 2002, c'est parce que cette armée françafricaine avait renforcé en même temps ses capacités de "projection" rapide et créé 10 écoles d'officiers à vocation régionale.

    Elle parrainait également, depuis 1997, l'intervention des supplétifs africains (Angola, Burkina-Faso, Gabon, mali, Sénégal, Tchad, Togo) dans les conflits de Centrafrique, de l'ex. Zaïre, du Congo-Brazzaville...

    Depuis sa spécialisation, elle a modernisé son image en encadrant les "ingérences humanitaires" en Afrique.

    A contrario, elle fait alors sous-traiter les guerres locales par des détachements indigènes, sources de nouveaux contrats d'armement, d'entrainement et de sécurité.

    Ce tour de passe-passe lui permet de réduire ses coûts tout en augmentant ses marges bénéficiaires : un simple adjudant français touchait, en 1997, une solde mensuelle nette de 41.439 francs, sans compter les primes et la montée en grade plus rapide en "outre-mer".

    De même, cette armée française se donne toujours carte blanche sur le continent noir en essayant de s'octroyer l'impunité totale sur ses exactions.

    Lors de la constitution en juillet 1998 de la Cour Pénale Internationale (destinée à sanctionner les crimes de guerre, de génocide ou contre l'humanité comme au Rwanda), l'état-major français a fait imposer l'article 124 permettant aux pays qui le souhaiteraient d'être exonérés durant sept ans de toute implication pour crime de guerre.   

    c/ Les services secrets français

    Ces services secrets ont généralement un seul objectif quant à l'Afrique noire francophone, c'est celui de maintenir (protéger) les régimes dictatoriaux, cleptocrates et corrompus que la France a mis en place depuis les indépendances et donc, de prévenir toute tentative de coups d'états visant à les renverser.

    Le plus important d'entre eux, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), ex. SDECE, est une branche paramilitaire qui rend directement compte au président de la république et dispose de plus de 4000 agents et d'un budget d'au moins 1,5 milliards de francs.

    C'est elle qui chaperonne chaque chef d'état d'Afrique noire francophone par un de ses officiers, le "conseiller-présidence", et forme les gardes présidentielles locales.

    Son service Action (le 11ème choc) et ses Commandos de Recherche et d'Action en Profondeur (CRAP) renforcent le potentiel incontrôlé du domaine réservé de l'Elysée, qui, entre autre, a permis à F. Mitterrand de mener sa guerre privée lors du génocide du Rwanda en 1994.

    La Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense (DPSD), créée par F. Mitterrand en 1981, est le service le plus secret et le plus puissant de l'appareil d'Etat.

    Composée d'environ 1.600 gradés de l'infanterie de marine, elle est chargée du contrôle des trafics d'armes et du recrutement de mercenaires (notamment parmi des membres du Front National).

    Elle fut particulièrement active lors des guerres civiles au Congo-Brazzaville et dans l'ex. Zaïre en 1997.

    La Direction du Renseignement Militaire (DRM), fondée par P. Joxe en 1992, comprend quelques 1.600 spécialistes en technologie de pointe qui dépendent directement de l'Etat-major des armées.

    A travers le Commandement des Opérations Spécialisées (COS), ce service se préoccupe avant tout de renseignements stratégiques et d'actions psychologiques pour soutenir les entreprises françaises dans leur chasse aux contrats.

    La Direction de la Surveillance du Territoire (DST) est un vieux service de police remanié en 1944 et destiné ordinairement au contre espionnage sur le sol français.

    La privatisation de l'horreur, les expéditions punitives sont désormais réservées aux commandos clandestins (13ème Régiment de dragons parachutistes, 1er Régiment de parachutistes de marine, 2ème Régiment étranger de parachutistes...) et les guérillas aux bandes de mercenaires.

    Leur utilisation par tous les gouvernements français remontent à l'intervention des "affreux" B. Denard dès 1960 au Katanga dans l'ex. Congo-Belge.

    D'abord auxiliaires de "guerres civiles" post-coloniales, ces tueurs à gages privés, qui ont assassiné Germain Mba en 1971, se sont progressivement organisés en de véritables multinationales vendeuses de leurs "services de sécurité" aussi bien pour la protection d'installations pétrolières que pour des "conflits de basse intensité".

    Ces "opérations" sont cependant guidées par la France grâce à la DPSD qui a recruté une centaine de criminels de guerre serbes (15.000 FRF par mois... pour leur expérience dans l'armement soviétique) afin de soutenir jusqu'au bout J.A.D. Mobutu Sésé Séko au Zaïre en 1997.

    Ainsi, des sociétés de mercenaires prospèrent donc en Françafrique. Le tristement plus célèbre est le Groupe 11 (transformé en International Logistic Security) dirigé par N. Courcelles, frère de B. Courcelles, officier de la DPSD et chef du service de sécurité du FN. Puis vient Eric SA, fondée par J.L. Chanas, ex-officier de gendarmerie et ex-responsable du service Action de la DGSEE. Et enfin, Secrets, une société d'études, de conception et de réalisation d'équipements techniques créée par P. Barril, ancien capitaine de gendarmerie de la "cellule antiterroriste" de l'Elysée, proche de F. Mitterrand et C. Pasqua et fortement impliqué dans le déclenchement du génocide au Rwanda.  

    d/ La FIBA

    Selon P. Houdray (directeur général de la FIBA) et J. Sigolet (son président), la FIBA a été créée en 1975 à l'initiative du président O. Bongo, soucieux de se doter d'un système bancaire afin de procéder à des investissements bancaires en dehors de son pays.

    Dans ce cadre, le quadruplement du prix du pétrole en 1974 générant d'importantes recettes pétrolières, trois banques furent donc ouvertes (créées).

    Il s'est agi de la FIBA à Paris, de la Banque du Gabon et du Luxembourg (BGL) à Libreville et de la Société Intercontinentale de Banque (SIBA) au Luxembourg.

    Dès l'origine, le président O. Bongo (fondateur de la banque) et ses proches détenaient 50,9% du capital. Ils n'étaient cependant pas majoritaires en droits de vote car le Trésor avait imposé le principe d'un vote double pour les actions détenues par les européens. La FIBA était alors présidée par le gouverneur M. Plas, ancien gouverneur d'une institution européenne.

    Toutefois, des difficultés ne tardèrent pas à apparaître lorsque le Gabon prit des engagements de dépenses supérieurs à ses recettes immédiates pour organiser, en 1978, le sommet de l'OUA.

    La conséquence de cette folie dépensière fut la cessation progressive d'activité de la SIBA. C'est au cours de cette année 1978 que Elf prit 42,5% dans la Fiba, aux côtés d'autres investisseurs.

    De la sorte, l'actionnariat de la Fiba se composait à 50,9% de gabonais et de 42,5% du groupe Elf. Parmi les gabonais qui détenaient donc la majorité des actions de cette société, O. Bongo en possède 15,19%, le reste étant entre les mains de trois de ses enfants dont P. Bongo. Avec l'entrée du groupe Elf dans l'actionnariat de la Fiba, l'un de ses agents, F. Bauzou, fut nommé président en remplacement de M. Plas.

    En mai 1984, M. Sigolet lui a succédé dans cette fonction, en accord avec le directeur financier d'Elf, B. de Latour, A. Tarallo et le président O. Bongo.

    La Fiba avait une triple activité à savoir, celle d'être le correspondant exclusif de sa banque sœur de Libreville (la BGL), celle d'accorder des crédits, à Paris, à des PME et enfin, celle de gérer les dépôts de gabonais, qu'il s'agisse d'institutionnels (Ministère des Finances ou du Plan) ou privés (comptes du président O. Bongo, de ses proches ou de résidents gabonais).

    A titre d'exemple, la FIBA avait consenti à A. Dossou, proche de O. Bongo, un prêt de 4.800.000 francs pour financer l'achat de deux appartements à Antibes le 29 décembre 1989. Elle a également consenti des prêts à des dirigeants du groupe Elf.

    En 1986, la Banque du Gabon et du Luxembourg (BGL) était tombée en faillite à la suite du pillage de cette dernière par l'ex. femme de O. Bongo née, J. Dabany.

    Lors du sommet de la francophonie en 1988, le président gabonais avait souhaité que soit recréée une banque à Libreville. La FIBA y a donc ouvert une succursale en 1989.

    Et comme il était un proche du président congolais D. S. Nguesso dont il est le beau-fils (gendre), une seconde succursale fut donc créée à Brazzaville, au Congo, en 1990.

    Les consignes données aux directeurs des deux succursales de Libreville et de Brazzaville étaient cependant strictes : il ne fallait pas consentir de crédits en raison des risques encourus.

    C'est donc la FIBA à Paris qui était chargée de gérer des comptes institutionnels et privés à la fois gabonais et congolais. S'y est ajoutée en 1994 la gestion d'un compte de la Banque Nationale de l'Angola, comprenant un sous-compte intitulé "Présidence Angola" destiné à alimenter les comptes des ambassades de l'Angola dans près de 25 pays.

    Il apparaît ainsi que la Fiba reste une banque ayant été créée par O. Bongo auquel s'est associé le groupe Elf. Elle est au carrefour des relations entre le groupe pétrolier français et plusieurs Etats africains (Gabon, Congo, Angola).

    Des comptes y ont été ouverts au nom de ces États africains et de leurs Ministres des Finances de ces derniers. Ils étaient notamment financés par des préfinancements, les redevances et les acomptes sur l'impôt sur les sociétés dû par les filiales africaines du groupe Elf aux Etats africains concernés.

    Cela concernait essentiellement le Gabon et le Congo qui transféraient l'essentiel des fonds à Libreville et à Brazzaville. Selon M. Isoard, la Fiba avait pour rôle de conseiller les dignitaires africains et de leur remettre de l'argent liquide lors de leurs déplacements à Paris. Il en était de même pour les familles et proches de ces derniers dans une discrétion totale : des remises d'espèces étaient fréquemment effectuées et pour des montants importants lorsqu'ils étaient de passage à Paris.

    En fait, les comptes étaient institutionnels (Ministère des finances, Plan...), ce qui explique que ces derniers aient pu être crédités par des recettes pétrolières de l'Etat concerné. Dans le cas des comptes nominatifs, ils étaient crédités, via des comptes off-shore, par des virements provenant d'Elf. Ainsi que l'a déclaré M. Hustache, la Fiba disposait de comptes personnels de certains chefs africains couverts par l'immunité s'attachant à leurs fonctions.

    C'est ainsi, par exemple, qu'un rapport transmis par la Commission Bancaire avait mis l'accent sur les liens entre la Fiba et le Crédit Foncier de Monaco (CFM), première banque de la place.

    Si le rapport mentionnait, au titre des clients de la CFM, le "réseau corse", il avait également révélé que cette banque gérait également une trentaine de comptes ouverts au nom d'hommes proches du pouvoir, voire des membres de la famille des présidents actuels du Gabon et du Congo. L'ensemble de ces comptes représente plus de 125 millions de francs d'avoirs.

    Selon M. Houdray, les gabonais n'ont pas confiance dans la monnaie scripturale et ne conçoivent que l'argent physique : ils voulaient essentiellement des espèces.

    M. Houdray avait précisé que O. Bongo disposait à la Fiba d'un compte personnel et d'un sous-compte ouvert ultérieurement à son nom avec un pouvoir délivré au président congolais D. S. Nguesso.  

    Le compte personnel du président gabonais était crédité par des transferts bancaires en provenance de Libreville, de Genève (CIBC), du Lichtenstein et des Etats-Unis en liaison avec M. Rogers de la City Bank à Paris.

    Il a évalué à un montant global de 30 à 40 millions de francs par an l'alimentation du compte de O. Bongo. Ce compte était essentiellement débité de retraits effectués sur instructions téléphoniques du cleptocrate en chef gabonais et remis à des personnes, le plus souvent africaines, qui se présentaient à la banque.

    Lorsque ces personnes se présentaient, elles appelaient leur dieu terrestre, se faisaient identifier de lui et il leur était alors remis les sommes d'argent demandées. Pour se couvrir, M. Houdray faisait signer des reçus des personnes qui recevaient les fonds et les remettaient en mains propres à O. Bongo, sans que la banque ou lui-même n'en aient conservé un double.

    Ces opérations de retrait étaient comptabilisées sous l'écriture "votre retrait". En réalité, O. Bongo, qui ne s'était présenté qu'une fois à la banque, n'a jamais effectué, lui-même, un retrait. Les françafricains qui retiraient, pour lui, de l'argent, parfois plusieurs millions de francs, étaient des ministres du Gabon, des membres de sa famille et belle-famille, de son cabinet.

    Relativement aux comptes ouverts au nom des institutionnels gabonais, tels que le Ministère des Finances ou Trading Pétrole, ils fonctionnaient d'une manière classique.

    Ainsi ce compte "Trading Pétrole" recevait le produit de la vente de certaines cargaisons de pétrole appartenant à l'Etat gabonais et était mouvementé par le ministre des Finances.

    Somme toute, la Fiba reste l'une des tirelires de l'Etat françafricain qui finance depuis 30 ans la plupart des "opérations africaines", fait et défait de nombreux chefs d'Etats de l'Afrique  noire francophone.

    O. Bongo en est un des fondateurs et actionnaires tout désignés ayant été porté très jeune au pouvoir par la Françafrique alors qu'il était encore, sous le nom d'Albert-Bernard, un "honorable correspondant" du Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage (SDECE) à Libreville et le conseiller très proche du vieux président L. Mba.

    Cette banque, qui tourne avec un personnel très réduit avec des opérations commerciales qui sont la vitrine d'activités plus confidentielles, douteuses et illicites, brasse des millions de dollars chaque année.         

    e/ Les politiques françafricains

    Selon F.X. Verschave, la plupart des politiques, de droite ou de gauche, françafricains font usage des administrations de la république française (Elysée, Défense, Intérieur, Finances, Affaires Etrangères...) pour organiser le pillage du Gabon et des autres PAZF.

    Leurs objectifs sont de garantir, au grand dam de l'Afrique, les ressources naturelles et énergétiques de l'Etat français, d'entretenir les relais d'accès (armée, réseaux, multinationales...) et de dégager des sources de financement occultes pour perpétuer ce système.

    La mort de son initiateur, J. Foccart (l'ombre de de Gaulle), en 1997, n'a pas éliminé cette logique, bien au contraire. Les camps ne se divisent pas ici en droite/gauche, mais plutôt entre "souverainistes" (partisans de la superpuissance de la Franç-à-fric) et "atlantistes" (partisans de l'OTAN, le pacte militaire occidental".

    Le réseau Foccart s'est différencié avec la modification atlantiste de V.G. d'Estaing en 1974, puis s'est diversifié avec les réseaux souverainistes de F. Mitterrand et son fils J.C. Mitterrand (alias papa m'a dit) en 1981, de C. Pasqua et son fils Pierre-Philippe en 1988, pour se démultiplier ensuite selon les intérêts personnels.

    Au parti socialiste avec M. Charasse (à travers le budget de la coopération), P. Quilès (défenseur de l'armée française dans l'affaire du génocide rwandais), J-P. Chevènement (admirateur des réseaux C. Pasqua), M. Rocard (monsieur Afrique du Parlement européen).

    Au RPR avec J. Chirac (héritier du foccartisme), J. Godfrain (émissaire auprès des dictateurs africains), J. Toubon (président du Club 89, l'école du foccartisme).

    Dans leur quatrième volume de "La décennie Mitterand" (Ed. Seuil), qui couvre la période 1992-1995, les journalistes P. Favier et M. Martin-Roland brossèrent ainsi en "en trois pôles, les réseaux françafricains de la droite" à l'heure de la cohabitation.

    Il s'agissait de "L'équipe Hôtel de ville-rue de Martignac", où travaillait J. Foccart qui, à 80 ans, oeuvrait pour le compte exclusif de J. Chirac, assisté de l'ambassadeur F. Wibaux. Il était relayé sur le terrain par les réseaux du Club 89, animé par J. Toubon et l'équipe M. Aurillac-R. Bourgi.

    A partir de l'été 1994, cette équipe se réunissait, chaque semaine, autour de J. Foccart pour organiser la collecte des financements africains en vue de la campagne présidentielle française.

    Un "porteur de valise" de ce groupe avait confié aux auteurs qu'il y'avait urgence car la manne transitant par le groupe Elf était versée à la campagne d'E. Balladur, depuis la nomination de P. Jaffré à la tête du groupe pétrolier en remplacement de L. Le Floch Prigent.

    Parmi ces prédateurs de l'Afrique noire francophone, celui qui maîtrise réellement ce "domaine réservé" reste J. Chirac, chef de l'Etat, responsables des armées et de l'arme nucléaire, titulaire d'un des cinq sièges du Conseil de sécurité de l'ONU et grand patron de la "cellule africaine".

    Les points d'appui africains de l'équipe chiraquienne de J. Foccart sont avant tout O. Bongo et Mobutu.

    Le ministre de l'intérieur (alors C. Pasqua) était devenu le personnage central d'un deuxième réseau, au point que pas un chef d'Etat africain ne passait par Paris sans lui rendre visite.

    C. Pasqua pouvait également faire usage de crédits du Conseil général des Hauts-de-Seine qui consacrait 70 millons de FRF par an à l'aide à l'Afrique.

    Dans un rapport, la Cour des Comptes rappellait que la "SEM 92" de C. Pasqua et des Hauts de Seine avait été chargée, le 21 juin 1991, de la réalisation de 62 salles de classes à Libreville (contrat de 13,6 millions FRF) et, le 12 juillet 1991, des travaux de la route d'accès au dispensaire de Lékoni, dans le Haut-Ogouée (3,6 millions FRF).

    Toutefois selon ledit rapport, il paraissait douteux que ces deux opérations, achevées fin 1991, n'étaient toujours pas soldées dans les comptes 1996 de la SEM 92.

    Par le truchement du Service de Coopération Technique Internationale de Police (CSTIP), il avait la haute main sur les activités de ce "conseil en sécurité et protection" des chefs d'Etats africains.

    Il pouvait également compter sur la fidélité des diasporas corse et libanaise, bien implantées en Afrique et notamment relayées pour la première par le préfet J-C. Marchiani.

    Le troisième réseau était celui du ministre M. Roussin, grand connaisseur de l'Afrique depuis qu'il a secondé A. de Marenches à la tête de la SDECE (devenu DGSE).

    Il a pris toute la dimension de sa fonction, mais sa fidélité toute neuve à E. Balladur l'a rendu suspect aux yeux des chiraquiens qui ont tout fait pour le déstabiliser, d'autant qu'il tentait d'établir des fidélités au sein des entreprises françaises actives en Afrique, telles Bouygues, Elf, Bolloré ou la SCOA.

    A l'extrême de cette droite, J.M. Le Pen et le Front national (FN) également faisait, depuis de nombreuses années, des appels de pied à l'argent sale de la Françafrique comme l'atteste un document dont était porteur son émissaire, G. Gilles.

    Ainsi, pour se financer, le Front National (FN), comme bien d'autres formations politiques de gauche et de droite, quémandait l'argent du pétrole. En 1983-84, J-M. Le Pen avait mandaté l'ancien Oberscharführer de la Waffen SS, G. Gilles, pour représenter les intérêts financiers du Front national en Afrique du Centre et de l'Ouest, c'est-à-dire dans les zones contrôlées par le grouper Elf. 

    Toutefois, parmi ces prédateurs de l'Afrique noire francophone, de gauche comme de droite, celui qui maîtrise réellement ce "domaine réservé" reste J. Chirac, chef de l'Etat, responsable des armées et de l'arme nucléaire, titulaire d'un des cinq sièges du Conseil de sécurité de l'ONU et grand patron de la "cellule africaine".

                   Jacques Janvier Rop's Okoué Edou

             Docteur en Economie et Finance Internationales

                        Intellectuel et écrivain gabonais


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  • Pour une lutte systématique contre la Françafrique en tant que mafia internationale organisée (PARTIE I: INTRODUCTION)

    Le crime organisé international doit interpeller tous les pays du monde et notamment, les huit puissances les plus industrialisées (G8).

    C'est une menace mondiale qui, au cœur d'un système financier, provoque des dégâts macro-économiques majeurs et sape les bases démocratiques d'une société.

    En aval du « business » criminel lui-même, le blanchiment de l'argent sale est ainsi devenu une industrie financière planétaire.

    Le concept (criminologique et pénal) de « crime organisé » est américain. Il date de la prohibition (années 1920) et servit d'abord à définir l'activité des trafiquants d'alcool illégal, les « Bootleggers ».

    Depuis, l'expression a connu une fortune planétaire.

    Consacrée au crime organisé, la Conférence de Naples du 21-23 novembre 1994 le définit ainsi : « organisation de groupes aux fins d'activités criminelles, présence de liens hiérarchiques, recours à la violence, à l'intimidation et à la corruption, blanchiment des profits illicites ».

    Et selon l'Union Européenne : « C'est une bande criminelle structurée, recourant à la violence et à d'autres moyens d'intimidation, se livrant au blanchiment de l'argent sale et exerçant une influence sur les milieux politiques, les médias, l'administration publique, le pouvoir judiciaire ou l'économie et agissant pour le profit ou le pouvoir ».

    Le « stade suprême » de ce crime organisé est un « enchevêtrement pervers entre affairisme criminel, institution et système politique », une « gestion criminelle du pouvoir local où élus et officiels véreux font avec la mafia, un pacte occulte ».

    Son stade symbiotique se caractérise par une infiltration massive dans l'économie légale (hôtels, restaurants, bars, cafés, night-clubs, casinos... manipulant des espèces mais aussi, des sociétés de transport, ports, aéroports... permettant le transport des biens illicites) et un assujettissement des entreprises via l'intimidation, la violence, la manipulation et la corruption.

    De la sorte donc se présente la Franç-à-fric : c'est une mafia internationale organisée de forme simplement plus douce (édulcorée) que ne le sont celles pures et dures des "yardies", des "cartels colombiens et mexicains", de la "mafia russe", des "syndicats du DHL de la dope nigerians ", des "mafias du Mezzogiorno italiennes", des " yakusa japonaises", des "triades chinoises" ou des "maffya turque et albanaise".

    Aussi, il importe de lutter systématiquement contre elle et de dénoncer ses méfaits en Afrique francophone et particulièrement en Afrique centrale (Congo, Gabon...) comme le fait continuellement l'association Survie de F.X. Verschave et bien d'autres encore.

    A SUIVRE (PARTIE II: LES ACTEURS DE LA MAFIAFRIQUE)

                         Jacques Janvier Rop's Okoué Edou
                Docteur en Economie et Finance Internationales

                            Intellectuel et écrivain gabonais


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  • Pour un départ de O. Bongo de la tête de l'exécutif gabonais!

    Au Gabon, plus une élection présidentielle n'a lieu sans que le régime autocrato-cleptocrate en place ne parle de "Paix".

    En effet, selon D. Mengara : « La rhétorique de la paix fait désormais partie du vocabulaire bongolais. O. Bongo en a fait son cheval de bataille lors des élections présidentielles uniquement ».

    En vérité, ces diatribes pacifistes du président gabonais, pour reprendre le leader du BDP-Gabon-Nouveau exilé aux USA, cachent une autre réalité, celle d'un Gabon qui vit désormais au bord de l'instabilité et de la guerre civile.

    Elles frisent le ridicule. C'est ce même O. Bongo, dont la devise est "gabonais, enrichissez-vous illicitement" et par qui tous les malheurs du Gabon sont arrivés, qui ose se porter garant de la paix au Gabon.

    En effet, selon P. Péan : « Dès sa première année au pouvoir, O. Bongo avait déjà commencé l'exploitation du pays à son profit. D'où, les grèves qui émaillèrent ces années. Et tandis qu'il n'était encore que le chef de cabinet de L. Mba, O. Bongo, initié à la franc-maçonnerie, dès 1966 et gestionnaire de la caisse noire du vieux, possédait déjà un duplex dans le 15ème arrondissement de Paris alors que L. Mba, Président du Gabon de l'époque, n'en avait point ».

    Au Gabon, la conséquence perverse de ce comportement scandaleux fut d'altérer l'économie gabonaise en une économie de rente pétrolière, dépendante du reste du monde et totalement vulnérable aux fluctuations des cours des matières premières.

    O. Bongo a fait l'erreur monstrueuse de voir dans l'or noir gabonais, une source de devises (revenus) infinie (intarissable) que lui et sa prostituée clientèle pouvaient piller à volonté.

    Quand il ne puisait pas allègrement dans les caisses de l'État pour s'entourer d'un luxe napoléonien, il se lançait dans des investissements économiques irrationnels, l'importation de prostituées de luxe à la Présidence (affaire Smalto-Omar déclenchée par C. Pasqua, affaire Miss Pérou...) ou dans l'assassinat d' opposants politiques (Germain Mba, Nziengui Douckakas, Alain Dickson, Sam Mvé Ondo, Simost Michel...) et d'intellectuels gêneurs (Ndounat Dépenaud, Joseph Rendjembet, Martine Oulabou...).

    Sa prostituée clientèle dilapide les richesses du pays pendant que la nation est acculée à une terrible misère (malnutrition, illettrisme, chômage...), à la mendicité, au crime et au satanisme.

    Dans ce contexte, le peuple gabonais ne peut pas ne pas voir son quotient (probabilité) de décès, à tous les âges, augmenter et donc, son espérance de vie à la naissance régresser de manière drastique.

    Chaque jour que O. Bongo passe au pouvoir impose au Gabon un immobilisme politique, intellectuel, psychologique, économique, culturel et social qui ne peut le mener qu'au désastre (guerre civile).

    La gestion, par ce dernier, du Gabon est honteuse et scandaleuse. Cette honte, feu F.H. Boigny l'avait éprouvée pour le Gabon lorsqu'il avait déclaré qu'il pouvait gérer ce pays avec les yeux fermés.

    Ainsi, s'il est courant de voir, dans des centres commerciaux occidentaux, des produits agricoles (banane, avocat, ananas...) venant de Côte-d'Ivoire ou du Cameroun, il n'en est rien du Gabon, pourtant plus riche financièrement (en termes de revenu per capita) et aux conditions pédo-climatiques optimales.

    Dès lors, dans ce contexte de gestion abracabrantesque du Gabon, il est impératif, face au tarissement des réserves pétrolières, à l'expansion de la mondialisation aux effets rudes..., que O. Bongo parte de la tête de l'exécutif gabonais ce, pour l'intérêt de tout le monde.

    S'il lui reste une once de patriotisme pour sortir par la grande porte et laisser à de vrais gabonais la gestion d'une situation qui lui a désormais échappé, il doit donc démissionner immédiatement du pouvoir.

    A la suite de sa démission, il devra être organisé, dans les plus brefs délais, une élection présidentielle à laquelle il ne se porterait pas candidat : le flambeau devra, démocratiquement, être passé à une nouvelle équipe compétente et à l'écoute des besoins du peuple gabonais.

    En retour de cet acte, le Gabon lui garantirait ainsi qu'à sa famille, une amnistie pour toutes les forfaitures qu'il a commises depuis sa prise de fonction à la tête de l'État gabonais. En sus de cela, il lui serait consacré certaines prérogatives financières, matérielles et en nature dues à son statut d'ancien chef d'État.

    Sa protection ne serait plus alors assurée que par la garde républicaine en lieu et place de sa milice actuelle telle des "Cobra", "Ninja" et autres "Tortues-Ninja" des frères ennemis P. Lissouba, S.N. Nguesso et B. Kolélas qui ont ensanglanté le Congo-Brazzaville sous l'instigation de Elf et de la France arrogante, parasite et négrophobe.

    Toutefois en contrepartie de toutes ces prérogatives, O. Bongo se devra de rester entièrement neutre, de ne soutenir aucun parti politique, ni s'immiscer encore dans les affaires politiques du Gabon.

    Dans ce cadre, en cas d'acceptation, par ce dernier, d'une telle sortie honorable et d'élection présidentielle anticipée, démocratique et transparente, il ne fait l'ombre d'aucun doute que P. Mamboundou, leader du seul véritable parti de l'opposition (UPG) serait élu, au suffrage universel, comme premier président de la troisième république gabonaise.

    Dans l'hypothèse où O. Bongo ne voudrait pas se démettre immédiatement de la tête de l'exécutif gabonais parce que trop ivre du pouvoir, tel un toxicomane d'une drogue ou un vampire de sang humain, il pourrait l'être tôt ou tard, par la force des armes ou le soulèvement populaire ce, surtout si la pauvreté continue à aller crescendo.

    En effet, face à l'explosion continue de la pauvreté et de la gestion cleptocratique et incompétente du régime en place, la seule solution qui restera aux populations gabonaises sera celle des armes ou de la révolte s'ils ne veulent pas totalement sombrer dans la misère à cause de la folie des grandeurs ou de l'ambition royale d'un petit homme.

    Dans ce contexte, la France arrogante, parasite et négrophobe doit plus que jamais commencer à retirer les pions qu'elle a placés, çà et là, en Afrique. Elle se doit de lâcher la dictature gabonaise, trop encombrante et embarrassante pour tout le monde, et essayer plus que jamais d'embellir son image souillée auprès des gabonais (africains) ce, surtout que sa rivalité avec les États-Unis est de plus en plus visible.

    Elle se devra de ne plus jouer le rôle de garant pour le Gabon et les bailleurs de fonds multilatéraux (FMI, Club de Paris, Club de Londres...) et bilatéraux ne devront plus prêter un seul sou au régime bongoïste, insoucieux du respect des droits de l'homme (à venir les photos des crimes sacrificiels commis sur de petits enfants au Gabon, deuxième lieu sur terre où Lucifer a établi domicile après son enfer).

    Et O. Bongo se devra, à son tour, de comprendre, malgré les apparences qui échappent encore à beaucoup de personnes, que les jours de son régime sont de plus en plus comptés.

    Dans un contexte d'effondrement de la manne pétrolière, de chute drastique des investissements (nationaux et étrangers), de transformation du Gabon en une poudrière susceptible de sauter à tout moment, il sera désormais contraint de vivre, à l'instar de S. Hussein, dans une suspicion permanente de tout le monde et notamment de sa propre famille, de sa clientèle politique et milice personnelle (un proverbe fang dit que la mort ne vient jamais de loin. Elle vient toujours de la maison).

                        Jacques Janvier Rop's Okoué Edou

                Docteur en Economie et Finance Internationales

                            Intellectuel et écrivain gabonais


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