• La dette publique gabonaise : diagnostic et mesures de réduction

             Au sortir de la colonisation, le Gabon a toujours connu une croissance régulière de son PIB nominal (20,7% en moyenne annuelle) grâce à la réalisation des projets publics (écoles, hôpitaux, logements, routes...). Cette croissance économique régulière du Gabon a été souvent financée avec l'aide des donateurs et généralement, par un recours à l'endettement international. Durant cette période, la politique d'endettement du gouvernement gabonais était soutenable.
            Toutefois à partir de 1985, ce pays a commencé à être confronté à une crise de la dette (quasi-explosion de la dette) qui a fini par compromettre son développement économique, social et culturel. 
            Dans ce cadre, il est, dans une première partie, exposé les raisons théoriques du recours à l'endettement. Dans une seconde partie, il est présenté les ratios de gestion efficace de la dette afin que cette dernière n'explose pas. Dans une troisième partie, il est procédé à l'analyse de l'évolution de la dette publique gabonaise de l'indépendance à 2002. Comme la dette explosive peut avoir des effets pervers sur une économie, il est, dans une quatrième partie, exposé quelques mesures de réduction de la dette publique gabonaise (propositions de solutions à la crise de la dette du Gabon). 
     


    A/ La justification théorique de l'endettement : pourquoi a-t-on recours à l'endettement ?


             Largo sensu, l'endettement et notamment celui international d'un pays se justifie par la situation de déséquilibre (déficit) de sa balance courante (BOC). Autrement dit, le déficit de la balance courante est l'expression d'une insuffisance de l'épargne domestique ou de la nécessité d'appel de l'épargne étrangère (endettement international). 
            En effet, l'analyse en termes d'équilibre épargne(S)-investissement(I) en économie ouverte enseigne que l'appel, par une nation, de l'épargne extérieure est nécessaire au financement de l'activité productive de cette dernière si elle connaît un problème d'insuffisance de l'épargne domestique.
            Si l'on présume que l'offre des biens disponibles (Og) est le fait de l'activité de production interne (Y) et des importations (M), l'on pose (1) : Og = Y + M .       
             Cette offre des biens disponibles fait l'objet de trois utilisations à savoir, la consommation (C), l'investissement (I) et les exportations (X). 
             D'où, l'on a (2) :        Og = Y + M = C + I + X = A + X.       
             L'activité de production donnant lieu, dans une économie fermée, à la distribution de revenus qui sont arbitrés entre consommation  et épargne (S), l'on pose (3) : Y = C + S.   



            Dès lors, notre équation (2) devient (4) : C + S + M = C + I + X.                                                                                     
             En éliminant C des deux côtés de l'égalité, l'on a  (5): S + M = I + X ou S - I = X - M. 



             Et, à partir de l'équation (2), en posant A = C + I = absorption, cette dernière devient (6) : Y + M = A + X ou Y - A = X - M.     
                                                                     
              Dans ce cadre, à partir de (5) et (6), l'on a donc (7) : X - M = Y - A = S - I.  



              Si  X - M < 0  ou X < M, alors S < I ou Y < A.        
              Une telle situation signifie que si un pays connaît un déficit de sa balance courante (X < M), il consomme plus qu'il ne produit (Y < A) et est par conséquent confronté à une situation d'insuffisance de l'épargne domestique qui appellera, tôt ou tard, l'endettement international.
            Stricto sensu, l'endettement d'un pays se justifie par la situation de déséquilibre (déficit) de son budget. Autrement dit, le déficit budgétaire est l'expression d'une nécessité de recours à l'endettement d'un Etat. Ce déficit budgétaire est tel que :
             h = G - T avec h < 0 ou G > T  avec :
    ·        h < 0 = déficit budgétaire ;
    ·        G = dépenses budgétaires ;
    ·        T = recettes budgétaires.
             A cet effet, à la différence de l'agent économique privé qui met d'abord en avant les ressources à partir desquelles il essaie de smatcher (coller de manière optimale) les dépenses, l'agent économique étatique va, quant à lui, d'abord procéder à l'inventaire des dépenses à engager (routes, écoles, hôpitaux, logements...) puis seulement après, chercher à smatcher les ressources (nécessaires) à leur financement.
            Aussi, si ses ressources se révèlent inférieures à ses dépenses, notre agent économique étatique va faire jouer la planche à billets (financement du déficit budgétaire par la politique monétaire) et plus généralement, se lancer dans des opérations d'emprunts par émission de bons du Trésor et autres emprunts obligataires.
            Ces différents titres émis par l'Etat, seront souscrits par les agents économiques (résidents ou non) à capacité de financement. De la sorte, lorsque le déficit budgétaire et son financement par l'emprunt deviennent structurels, le problème de l'insoutenabilité de la dette (crise de la dette) commence à se poser.
            Cet endettement est une opération économique soutenable lorsqu'il est rationnellement orienté vers le financement du développement économique, social et culturel de la nation, lorsque les ressources produites grâce aux fonds empruntés sont suffisantes pour en assurer le remboursement, lorsque le taux de croissance de l'économie (g) est supérieur au taux d'intérêt d'emprunt (r).
            Toutefois, si l'endettement  n'est pas, en soi, une opération économique condamnable, le recours systématique à ce dernier peut conduire à des charges, service et encours de la dette explosifs pouvant, à terme, compromettre le développement d'un Etat ce notamment, lorsque la dette est mal gérée. D'où, sa gestion efficace s'avère plus qu'indispensable.

    B/ Les ratio de gestion efficace de la dette 
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             Le risque pour le recours systématique à l'endettement de conduire à des charges, service et encours de la dette explosifs et de compromettre, à terme, le développement d'une nation a amené la Banque Mondiale à mettre sur pied des critères (ratios) de gestion de la dette. Il s'agit notamment des ratios encours de la dette/PIB, encours de la dette/recettes d'exports, service de la dette/recettes d'exports et intérêts/ recettes d'exports.  
             Ainsi, en ce qui concerne le ratio encours de la dette/PIB, un pays est dit lourdement endetté si ce rapport est supérieur à 50%. Il est dit moyennement endetté si le rapport est compris entre 30 et 50%. Enfin, il est dit faiblement endetté si le rapport est inférieur à 30%. Et pour ce qui est du ratio encours de la dette/recettes d'exportations, un pays est dit lourdement endetté si ce rapport est supérieur à 275%. Il est dit moyennement endetté si le rapport est compris entre 165% et 175%. Enfin, il est dit faiblement endetté si le rapport est inférieur à 165%.
             Dans le cadre spécifique de ces deux ratios encours de la dette/PIB et encours de la dette/recettes d'exportations, l'analyse de l'évolution de la dette publique gabonaise montre que si la politique d'endettement du gouvernement a été soutenable de l'indépendance (1960) à 1985, cette dernière est plutôt devenue insoutenable depuis 1985-86, compromettant ainsi le développement du Gabon.<o:p> </o:p> 

    C/ Une quasi-explosion de la dette publique dès 1985-86

             Au sortir de la colonisation, le Gabon a connu une croissance économique régulière financée souvent avec l'aide des donateurs et généralement, par un recours à l'endettement international. Seulement au cours des deux décennies qui ont suivi son indépendance, beaucoup de programmes économiques et sociaux (écoles, routes, hôpitaux...) ont effectivement été réalisés et ont ainsi expliqué la hausse régulière de son PIB. Ainsi, de 89,5 milliards francs CFA en 1970, le PIB gabonais est passé à 462,4 milliards francs CFA en 1975 puis, à 968,9 milliards francs CFA en 1980 et enfin, à 1.825,4 milliards francs CFA en 1985. De son côté, la dette publique est passée de 37,1 milliards francs CFA en 1970 à 195,8 milliards francs CFA en 1975 puis, à 500,7 milliards francs CFA en 1980 et enfin, à 455,9 milliards francs CFA en 1985. Pour corroborer la corrélation positive entre la dette publique et le PIB, l'on a été amené à élaborer ce modèle économétrique (les chroniques de ces deux variables, DETPUB et PIB, vont de 1970 à 1985 et elles ont été tirées du Tableau de bord de l'économie gabonaise, situation 1998, perspectives 1999-2000, p.118). 

                  PIBt = C + aDETPUBt  + Ut     tels que :


    PIBt = Produit intérieur brut en valeur = variable expliquée = variable endogène, DETPUBt = Dette publique = variable explicative = variable exogène, a = Paramètre exprimant le comportement du PIB suite à une variation de la dette, C = Constante, Ut = Résidu, T = nombre d'observations = 16,  k = nombre de variable(s) explicative(s) (terme constant y compris) = 2, T-k = 16-2 = 14 ddl (nombre de degrés de liberté), β = 1-α = seuil de confiance = 95% et α = risque d'erreur du test = 5%.
             Il est ressorti, de cette étude, ce modèle estimé.

    <o:p> </o:p>        PIBt = - 39.71 + 2.933 DETPUBt + et  
                      (-0,203)  (4,738)         
                                                                                                                                                                                                                            
             Le coefficient de détermination (R², mesure de la qualité du modèle) a montré que l'ajustement global de ce dernier était bon au sens où son pouvoir explicatif était supérieur à 0,60. Le coefficient de corrélation linéaire (Rd,p = 0,784) a montré que les variables DETPUB  et PIB étaient positivement et assez fortement corrélées (la relation linéaire entre ces dernières était assez parfaite sur la période 1970-85 avec un coefficient directeur = a = 2,933 > 0). 
              La statistique t de Student, à l'exception de celui du terme constant (C), de la dette publique avait une probabilité critique inférieure à 5%. Son coefficient était donc significativement différent de 0. Cette variable DETPUB apportait une grande contribution à la hausse du PIB. Autrement dit, les deux variables, DETPUB et PIB étaient significativement corrélées sur la période 1970-85.            

              La statistique F de Fisher (F-statistic = 22,38) indiquait que le modèle était globalement significatif ou bon. La variable explicative, DETPUB, était significative puisque la probabilité critique (probabilité à partir de laquelle l'on était amené à accepter l'hypothèse H0) de ce test était faible et inférieure à 5% (prob (F-statistic) = 0,000322 < 5%), ce qui confortait notre modèle.                  

              Cependant, la statistique d de Durbin-Watson (d = 0,316) était médiocre. Pour m (nombre de variables explicatives) = 1, T (nombre d'observations) = 16 et α = 0,05 = 5%, l'on a obtenu d1 = 1,10 et d2 = 1,37 avec 0 < d = 0,316 < d1 = 1,10, ce qui laissait présager une certaine autocorrélation positive des résidus (erreurs) c'est-à-dire une sous-estimation de notre modèle économétrique. Il y'avait, dès lors, rejet de l'hypothèse, Ho, d'indépendance des résidus.
             Dans ce cadre, il convenait de déterminer une procédure adéquate d'estimation (les conclusions relatives à la validité statistique du modèle élaboré étaient caduques). Cette situation était peut-être le fait d'absence d'une variable explicative importante dont l'explication résiduelle permettait de blanchir les erreurs ou d'une mauvaise spécification du modèle. La hausse continue du PIB du Gabon a dû être également le fait d'autres facteurs comme la consommation, l'investissement... . 
             Par ailleurs, la relation entre la variable expliquée et celle explicative n'était peut-être pas linéaire : elle devait s'exprimer sous une forme autre que celle du modèle estimé (différence première, logarithme...).  Dans ce contexte d'autocorrélation des résidus, afin d'écarter tout risque de « régression fallacieuse » (spurious regression) et de stationnariser les séries, il a été procédé à l'application de la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) sur le modèle en différence première comme suit.

             D(PIBt) = aD(DETPUBt) + C + et  
                   
             Il est ressorti, de cette nouvelle étude, ce modèle estimé. 

    <o:p> </o:p>         D(PIBt) = 0.351D(DETPUBt) + 105.92 + et  
                           (0.634)                    (2.849) 
                  
            Dans ce cadre, pour m (nombre de variables explicatives) = 1 et T (nombre d'observations) = 15 et α = 5%, l'on a obtenu d1 = 1,08 et d2 = 1,36. Dès lors, notre statistique d de Durbin-Watson étant de 1,453 (d = 1,453), l'on avait donc bien d2 = 1,36 < d = 1,453 < 4 - d2 = 2,64. D'où, l'hypothèse Ho : ρ1 = 0 d'indépendance des résidus était acceptée et notre étude économétrique pouvait s'arrêter là. 
            Au-delà de cette étude économétrique, seulement donc au cours de la période 1970-85, la politique d'endettement de l'Etat était soutenable. Ainsi, le ratio encours de la dette/PIB montrait que le Gabon était globalement, sur la période 1970-85, un pays modérément endetté en ce sens que la dette publique a le plus souvent absorbé 30 à 50% du PIB. Et, le ratio encours de la dette/recettes d'exportations faisait remarquer que le Gabon était, de 1970 à 1985, un pays non endetté en ce sens que la dette a toujours absorbé moins de 165% des recettes d'exports de ce pays. 
            Toutefois, à partir de 1985, le Gabon s'était progressivement enfermé dans l'engrenage de l'endettement. Les ratios de son endettement qui, avant 1985, étaient à des niveaux raisonnables sont devenus explosif. Ainsi, le ratio encours de la dette/PIB était de 46% en 1986, 76% en 1988, 64% en 1990, 64% en 1992, 92% en 1994, 75% en 1996, 90% en 1998 et 65% en 2001. De la sorte, il a le plus souvent été supérieur à 50%, ce qui symbolisait, pour le Gabon, une situation de pays lourdement endetté. Le ratio encours de la dette/recettes d'exportations était, lui, de 168% en 1986, 241% en 1988, 139% en 1990, 157% en 1992, 167% en 1994, 131% en 1996, 203% en 1998 et 121% en 2001. De la sorte, il a le plus souvent été compris entre 165% et 275%, ce qui symbolisait, pour le Gabon, une situation de pays modérément endetté.
             En définitive, il se dégage globalement, au travers des deux ratios (encours de la dette/PIB et encours de la dette/recettes d'exportations) que le Gabon connaissait une situation quasi-explosive de sa dette depuis 1985-86. De 455,9 milliards francs CFA en 1985, la dette publique gabonaise est passée à 1.130 milliards francs CFA en 1993 puis à 2.582,1 milliards francs CFA en 1996 et à 2.766 milliards francs CFA en 2000. Ainsi, le ratio encours de la dette/PIB, respectivement de 73,8% en 1993, 88,6% en 1996 et 77,3% en 2000, a toujours été supérieur à 50%. 
             A la question de savoir ce qu'il a été fait de cette dette, il apparaît qu'elle a mal été gérée. Et la mauvaise gestion de cette dernière a conduit le Gabon à tourner ostensiblement le dos au développement. Ainsi, si les dépenses d'investissements publics avaient connu, sur la période 1970-85, une expansion considérable caractérisée par un taux de croissance annuel moyen de 48,59%, il n'en a plus été le cas sur la période 1985-90 (elles ont plutôt enregistré une baisse substantielle, annuelle moyenne de 31,8%, sur cette période). 
             A contrario, la dette publique a, elle, respectivement connu sur les périodes 1970-85 et 1985-90, des taux de croissance annuels moyens de 17% et 12%. 
             Dans ce cadre, la part de la dette consacrée à l'investissement public (FBCF publique/dette publique) est passée de 20% en 1970 à 79% en 1985 (elle a été respectivement de 20% en 1970, 22% en 1971, 16% en 1972, 20% en 1973, 50% en 1974, 70% en 1975, 85% en 1976, 43% en 1977, 22% en 1978, 24% en 1979, 16% en 1980, 35% en 1981, 44% en 1982, 58% en 1983, 73% en 1984, 79% en 1985).
             A contrario, ce ratio FBCF/dette publique a connu, à partir de 1986, un déclin considérable qui a été, en moyenne annuelle, de 38,4% (il est ainsi passé de 0,79 en 1985 à 0,24 en 1986, puis à 0,06 en 1987, 0,03 en 1988, 0,03 en 1989, 0,04 en 1990... ).
             Ainsi, il se dégage que les énormes ressources financières contractées par le gouvernement gabonais, au lieu d'être orientées systématiquement vers le financement des dépenses d'investissements productifs pouvant générer les ressources nécessaires au remboursement de la dette, elles ont plutôt été massivement détournées et mises à l'abri, pour une large part, dans des paradis fiscaux, véritables terres d'asile et/ou de blanchiment de l'argent sale.
             Or, en détournant ces ressources empruntées de l'investissement productif, les pouvoirs publics gabonais ont empêché les deux effets de l'investissement (effet de revenu et effet de capacité) de mettre le Gabon sur le sentier de la croissance équilibrée et ont ainsi bloqué son développement.
             En effet, l'étude du modèle de croissance post-keynésien développé par Edvsay Domar  montre que la croissance (équilibrée) de long terme d'une économie repose sur les deux effets de l'investissement que sont l'effet de revenu et l'effet de capacité productive. L'effet revenu (effet keynésien) est appréhendé par le multiplicateur keynésien via cette formule : ∆Y/ ∆ I = 1/1 - c = k ou ∆Y =  k . ∆ I  = 1/ 1 - c . ∆ I   ou   ∆Y = 1/s. ∆ I    avec :
    c = propension marginale à consommer,   s = 1 - c = propension marginale à épargner et 1 / (1 - c ) = multiplicateur de l'investissement ou keynésien.
             De la sorte, cet effet revenu est fonction directe de l'accroissement de l'investissement (∆I) et fonction indirecte (inverse) de la propension marginale à épargner (pms = s). Il montre ainsi qu'un accroissement de l'investissement (∆I) va induire un accroissement plus que proportionnel du revenu.         

             L'effet de capacité qui est appréhendé par cette formule (Iσ) va, quant à lui, mesurer l'accroissement de la capacité productive entraînée par l'investissement considéré. Aussi, si  σ est la productivité moyenne d'un capital nouveau telle que  σ = ∆Y / ∆K ; alors, le produit de cette productivité moyenne du capital  et du montant de l'investissement réalisé (I) soit,  , est donc cet accroissement de la capacité productive découlant de l'investissement considéré.
            Ainsi, soit It = Kt - Kt-1 = ∆K   et   σ = ∆Y/∆K, l'effet de capacité se présente comme suit :   Iσ = ∆ K . ∆ Y/∆ K = ∆ Y    ou   I σ = ∆ Y = effet de capacité.
             Dès lors, E. Domar estime que pour qu'il y ait équilibre dynamique d'une économie, il faudrait tout simplement que la masse supplémentaire de revenu créé (∆Y) par l'accroissement de l'investissement (via l'effet multiplicateur) permette d'absorber la masse supplémentaire de biens produits par l'accroissement de la capacité de production. Autrement dit, il faudrait que l'effet de revenu ou keynésien soit égal à l'effet de capacité comme suit : ∆Y = ∆ I/s = Iσ = ∆ Y ou ∆Y = ∆ I/I.         Dans ce cadre, si v est le coefficient marginal de capital tel que v = ∆K/∆Y = 1/σ , la croissance équilibrée d'une économie devient donc ∆I/I = s/v et exige que l'investissement croisse régulièrement (à s et σ constants) au taux, sσ = s/v.                                      
            De la sorte, si la dette contractée par le Gabon avait été effectivement toujours orientée vers les dépenses d'investissement(s) productifs, elle aurait généré une création de richesse importante et suffisante pour assurer le développement de ce pays et le remboursement des ressources empruntées.<o:p> </o:p> 

    D/ Les mesures de réduction de la dette publique gabonaise
    <o:p> </o:p> 
             La situation quasi-explosive de la dette publique gabonaise et les effets pervers qu'elle peut engendrer sur l'économie de ce pays exige la prise de mesures drastiques de son remboursement. Ces mesures vont tourner autour de la baisse rationnelle des dépenses budgétaires et de l'augmentation des recettes budgétaires. La nécessité d'élargir l'assiette fiscale (recours à des impôts et taxes temporaires ou définitifs) et de réduire, de manière rationnelle, le train de vie de l' Etat devient d'autant plus nécessaire que les taux d'intérêts (r) deviennent sensiblement plus élevés que le taux de croissance de l'économie (g).
             Ainsi, du côté des recettes, les principales mesures de leur maximisation consistent en celles-ci.
      
                1- la création d'un impôt sur les grandes fortunes (IGF).
                2- la création d'une taxe sur les grandes propriétés foncières bâties ou non bâties.
                3- la mise en place de droits d'accises (taxes ou surtaxes sur les alcools, les tabacs, la pollution...).
                4- la création d'un vrai impôt sur le revenu en lieu et place de l'irpp actuel qui est un simple impôt sur le salaire et non sur le revenu (salaire + loyer + intérêts + dividendes + ...). 
                5- la canalisation de l'informel (il génère, chaque année, des centaines de milliards de francs CFA qui échappent au Trésor public). 

                6- la création d'une fiscalité financière avec le futur marché financier de la CEMAC.
                7- le durcissement du contrôle relatif au recouvrement des recettes de l'Etat (le respect du principe de l'unicité de caisse). 
                8- La dynamisation et diversification soutenue de l'économie. Si l'investissement est productif, la dette sera épongée par l'augmentation de l'activité économique et partant de là, de la base d'imposition. Toutefois, la promotion de cet investissement aussi bien national qu'international (IDE) nécessite le respect d'un certain de conditions dont la bonne gouvernance politique et économique, la mise en oeuvre d'un code d'investissement attractif, la fourniture par l'Etat des infrastructures et services de base... .

              Du côté des dépenses, les principales mesures de leur minimisation consistent en celles-ci. 
                1- La lutte implacable contre la corruption et autres détournements sauvages des deniers publics (le renforcement de l'Etat de droit).  

                2- La mise en oeuvre d'une nouvelle politique de distribution de revenus primaires (nouvelle grille salariale) : la rémunération du travail à la productivité, à la qualification et à l'expérience des individus.

                 3- La programmation des emprunts publics. 


                 4- La promotion d'une stratégie d'endettement par émission d'emprunts obligataires à coupon zéro.


                 5- La création d'une centrale autonome d'évaluation et de sélection des projets d'investissements publics.


                 6- La négociation, dans le cadre de la CEMAC, de la baisse des taux d'intérêt et autres allègements (réductions) de la dette. 


             La situation financière du Gabon serait mieux que si les pays riches baissaient les taux d'intérêt réels qui sont élevés. Aussi longtemps que ces taux d'intérêt seront supérieurs à ceux de croissance de l'économie gabonaise, tout emprunt net ne pourra que peser sur les indicateurs de la dette publique. Et, parce que le Gabon va devoir consacrer une bonne part de ses recettes d'exportations ou fiscales au service de la dette (remboursement du principal, des intérêts et des commissions de la dette), son développement économique, social et culturel est compromis pour longtemps. Selon tous les scénarii plausibles, il ne pourra retrouver très vite sa viabilité financière que si une partie de sa dette (notamment celle officielle et bilatérale) était annulée ou réduite même si cela devait se faire dans un contexte d'ajustement structurel global.


                7- L'initiation dans les contrats financiers des clauses de partage de risque :


                            a/ coût plus bas que la renégociation (rééchelonnement) ; 
                            b/ révision à posteriori des contrats de prêts/emprunts ;                         


                            c/ partage des pertes en cas de mauvaise conjoncture.


                8- La couverture contre les risques d'évolution défavorable des prix : l'utilisation des instruments financiers de couverture tels que les options, les futures, les forwards et autres swaps.


                9- La suppression d'institutions bidons telles que le SENAT (un petit pays comme le Gabon n'en a pas besoin).


               10- La réduction drastique du gouvernement à 17 (+1) membres en lieu et place des 49 actuels (une seule personne compétente, bien formée peut à la fois gérer l'économie, les finances, l'industrie et le commerce). 



                       Jacques   Janvier   Rop's   Okoué   Edou

                  Docteur en Economie et Finances Internationales

    <o:p> </o:p>

  • Commentaires

    1
    eer
    Jeudi 20 Juillet 2006 à 23:39
    RRRV
    c'est une véritable fierté nationale qui va malheusement s'expatrié en en croire à sa présentation. encore une fois au cause de la politique du régime actuel qui n'est qu'une bande d'incapable.
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