• CONFERENCE DE PRESSE DU PRESIDENT PIERRE MAMBOUNDOU DU 18 FEVRIER 2007

    CONFERENCE DE PRESSE

    (18 février 2007)

    Mesdames et Messieurs,

    Les membres du Secrétariat Exécutif,

    Mesdames et Messieurs,

    Les responsables de la fédération et des délégations,

    Chers militantes et sympathisants,

    La situation politique de notre pays, au sortir de la courte trêve

    imposée par l'organisation des consultations électorales pour le

    renouvellement de la chambre des députés, retrouve ses désillusions

    et tous ses nombreux avatars, par défaut d'avenir offert au peuple

    gabonais.

    Les espoirs déçus, qui accentuent la rupture entre le pays officiel

    et les citoyens, résolument exclus du partage des ressources du

    pays, cristallisent les frustrations, devant le mur de l'arrogance

    et de l'indifférence, érigé en système de gouvernement par le

    cabinet EYEGUE NDONG, dont certains membres éminents sont enfermés

    dans la logique selon laquelle, les Peuples n'ayant pas de mémoire,

    l'amnésie et l'oubli savamment entretenus vont les libérer de leurs

    promesses, et les absoudre de leurs fautes.

    Mesdames, Messieurs,

    Pour conjurer cette manoeuvre, j'ai tenu une conférence de presse,

    le samedi 10 février 2007, sur le thème relatif à l'affaire née du

    différend sur l'île MBANIE, dont trois membres du gouvernement ont

    été soupçonnés de vendre, proposant de fait, la cession d'une

    partie du territoire gabonais à un pays étranger.

    Au cours de cette conférence de presse, j'ai pris référence à la

    fois sur l'histoire, sur la géographie et sur le droit

    international, pour démontrer que la souveraineté du GABON sur

    cette île ne souffrait d'aucune ambiguïté.

    Ayant ensemble, pris l'engagement de nous réapproprier notre

    avenir, qui passe notamment par la consolidation de nos acquis

    séculaires, le devoir patriotique me commande aujourd'hui encore de

    vous en faire un bref résumé.

    A ce propos, il faut savoir que pour régler le différend

    territorial dans le golfe de Guinée, en prise à plusieurs

    convoitises, la France et l'Espagne ont signé une convention, le 27

    juin 1900, convention régulièrement ratifiée par le Parlement

    français, le 20 mars 1901, au terme de laquelle les îles Mbanié,

    Conga et Cocotier ont été attribuées à la France, et par le fait de

    l'héritage colonial, elles ont été rétrocédées au Gabon à partir du

    17 août 1960, date de notre accession à l'indépendance.

    Devenue pour sa part indépendante, le 12 octobre 1968, la Guinée

    équatoriale a cru devoir remettre en cause ce legs historique en

    1972.

    Les négociations ouvertes à cette occasion pour régler ce

    différend, ont débouché sur un accord intervenu le 12 septembre

    1974, signé par les Président Don Francisco MACIAS NGUEMA et Albert

    Bernard BONGO, lequel accord a abouti à la conclusion déjà

    consacrée par la convention passée entre les puissances

    colonisatrice, le 27 juin 1900.

    Sous la foi du droit international, notamment la convention de

    Vienne en son article 45, qui confère autorité absolue aux accords

    conclu entre les pays, avec renoncement implicite pour toute

    contestation ultérieure, la territorialité de Mbanié au Gabon a été

    définitivement scellée par le processus du 27 juin 1900,

    régulièrement ratifié, le 20 mars 1901 par la chambre des députés

    et le Sénat français, toutes chosés qui ont été confortées et

    actualisées, le 12 septembre 1974 à BATA, par les parties gabonaise

    et équato-guinéenne.

    Pourtant dépositaires de ces instruments de souveraineté, qui

    engagent le devenir de la Nation, il s'est quand même trouvé des

    membres du gouvernement pour estimer, que toutes ces formalités ne

    leur sont nullement opposables, et que de ce fait, ils pouvaient

    s'en affranchir.

    Ainsi libérés de ces contraintes supérieures, trois Ministres,

    notamment Messieurs André MBA OBAME, René NDEMEZO'O OBIANG et Paul

    TOUNGUI, selon des modalités pratiques qu'il s'agit d'établir, se

    seraient employés à soutenir, à conseiller, à encourager et à

    faciliter l'aboutissement d'une opération conduite par une

    émissaire, mandatée par la GUINEE EQUATORIALE.

    Cette émissaire, en l'occurrence Madame BERTHOMIEUX, qui agissait

    pour la société d'exercice libérale à responsabilité limitée

    identifiée sous le numéro FR 804 789 501 65, était porteuse de

    plusieurs propositions, parmi lesquelles la rétrocession totale de

    l'île MBANIE, en contrepartie d'une indemnisation, qui est la

    manière pudique pour parler en réalité de la vente pure et simple

    de l'île.

    A ce niveau du débat, deux principes consacrés aux articles 7 et

    114 de la constitution doivent être revisités.

    Le premier principe, tiré de l'article 7, consacre la forme

    républicaine, l'unité, la laïcité, la souveraineté et

    l'indépendance de l'Etat.

    Ainsi, la cession ou la tentative de cession de tout ou partie du

    territoire, sans consultation du peuple par voie référendaire, est

    une atteinte à la forme unitaire de l'Etat. C'est un crime.

    En droit pénal, les crimes sont punis de peines afflictives et

    infamantes, et de ce fait, le crime de haute trahison est soumis au

    même régime.

    Le second principe, place la cession, l'échange et l'adjonction du

    territoire sous l'autorisation directe du peuple comme condition de

    validité.

    Au vu de tout ce qui précède, il suit que la liberté qu'auraient

    prise par trois membres du gouvernement à l'égard de ces valeurs

    sacrées, est une légèreté pour le moins blâmable, inconcevable à ce

    niveau de responsabilité.

    Ces attitudes pernicieuses, qui touchent au fondement du consensus

    national, rendent leurs auteurs passibles de poursuites pénales

    devant la haute Cour de Justice, sur l'initiative du Chef de

    l'Etat, sur celle du Président de chaque chambre du parlement, sur

    celle du Procureur Général, agissant d'office ou sur saisine de

    toute personne intéressée.

    C'est ici le lieux de saluer l'attitude patriotique de la presse,

    et tout particulièrement celle du quotidien national l'UNION.

    D'ordinaire stigmatisé comme le relais du Pouvoir, y compris dans

    ses travers, le quotidien national l'UNION n'a pas hésité devant le

    devoir, pour dénoncer les membres du gouvernement impliqués dans

    cette affaire.

    Mention particulière doit être décernée au journal LE CROCODILE,

    qui, en toute indépendance, ne ménage par ses colonnes, pour

    informer l'opinion sur les déférentes évolutions de la question.

    Mesdames, Messieurs,

    Notre foi dans les plus hautes valeurs républicaines et notre

    attachement dans la consolidation de la terre de nos ancêtres, nous

    ont conduit à saisir la Haute Cour de Justice.

    A ce jour, notre action suit son cours, et ce nonobstant les

    atermoiements du parquet général, sur lesquels nous pourrions

    revenir en temps utile si la nécessité venait à nous l'imposer.

    Le retour de cette affaire sur la rampe de l'actualité indispose,

    du fait de notre détermination.

    Il indispose naturellement tous ceux qui, passibles des poursuites

    devant la haute Cour de Justice, comptent sur l'amnésie du peuple

    pour échapper à l'action de la justice.

    Il dispose, par le plus curieux hasard, la frange la plus

    réactionnaire du régime, qui caresse le rêve d'imposer l'hérédité

    comme mode de transmission du pouvoir, et qui semble recruter ses

    membres parmi les tenants de l'opération de cession de l'île

    MBANIE.

    Pour parvenir à imposer le silence, qui est la condition nécessaire

    pour réaliser leurs objectifs, les personnes impliquées dans la

    tentative de vente ont décidé d'appliquer la solution finale.

    Oui Mesdames et Messieurs,

    Pour neutraliser la source qui éveille la conscience et la mémoire

    du peuple gabonais, un cycle de réunions est ouvert à différents

    endroits, aux fins de mettre à exécution l'assassinat de Pierre

    MAMBOUNDOU.

    Ainsi, dès le samedi 10 février 2007 après-midi, les tenants de

    l'assassinat de Pierre MAMBOUNDOU se sont réunis jusqu'à 21 heures,

    heure à partir de laquelle ils se sont transportés vers l'aéroport

    pour s'installer dans un hôtel de la place d'où ils en partiront à

    2 heures du matin.

    Cette réunion qui avait commencé à trois, s'est renforcée par

    l'arrivée d'un quatrième participant.

    Au cours de cette réunion, il sera procédé à l'actualisation des

    plans mis en place le 21 mars 2006, en prenant soin d'utiliser

    toutes les opportunités qui s'offrent pour exécuter leur basse

    besogne.

    Pour évoquer le mode opératoire le plus envisagé, les délestages

    planifiés par la Société d'Energie et d'Eau du Gabon offrent

    l'opportunité d'opérer un grand déploiement des forces de sécurité

    et de défense, pour protéger les ouvrages de production, les biens

    et les personnes.

    A la faveur de ce déploiement décidé pour un motif aux apparences

    louables, un peloton d'exécution serait infiltré pour réaliser le

    funeste dessein, sous bonne protection.

    Sans précédant, ni de sabotage contre les équipements, ni de

    déprédation des biens, encore moins d'agression contre les

    personnes, le grand déploiement des forces de sécurité et de

    défense dévoile toute sa dimension suspecte, qui ne peut trouver

    justification que dans le but de couvrir la basse besogne

    recherchée de longue date.

    Sur une autre variante, des contrôles inopinés sont envisagés dans

    le périmètre immédiat du siège de notre Parti, ainsi que sur des

    sites supposés être fréquentés par son Président, avec mission de

    tirer à vue sur la personne de Pierre MAMBOUNDOU, acte qui serait

    ensuite mis sous le coup d'une regrettable bavure policière.

    Est-il besoin de rappeler que les personnalités politiques des

    forces de sécurité et de défense qui sont à la base de cette

    opération d'assassinat sont connues des services de renseignement

    de l'Union du Peuple Gabonais comme celles qui ont organisé,

    planifié et perpétré, la conspiration du 21 mars 2006 ?

    Pour que la mémoire collective en soit édifiée, voici les noms et

    les unités qui ont été impliquées :

    - une unité de Bataillon de Reconnaissance et de Combat (BCR),

    commandée par le Lieutenant Colonel Major MBEKA ;

    - une unité du Régiment de Combat, d'Assistance et de Soutien

    (RCAS), commandée par le Lieutenant Colonel Major

    BOUSSOUGOU ;

    - une unité du Régiment des Parachutistes Gabonais (RPG),

    commandée par le Lieutenant Colonel Major ONGANGA Rock ;

    - une unité de l'Unité Spéciale d'Intervention (USI),

    commandée par le Lieutenant Colonel NZIENGUI MIGUELI ;

    - une unité de la Garde Républicaine (GR) ;

    - des éléments de la Société Gabonaise de Services (SGS).

    Cette disposition nous met en mémoire la réquisition datée de

    novembre 2006 signée par Monsieur le Premier Ministre EYEGHE NDONG,

    qui donne aux Forces de sécurité et de défense le droit de tirer à

    vue sur les gabonais jusqu'en mars 2007.

    Est-ce cette exécution que le journal la UNE, sur sa dernière

    parution annonce déjà en manchette sous le titre : EN ATTENDANT

    MARS, ELOGE FUNEBRE POUR L'UPG ?

    Face à la loi du silence, recherchée par tous les moyens, y compris

    les plus excessifs, j'invite les gabonaises et les gabonais

    soucieux de défendre la patrie, à se mobiliser autour de deux

    actions.

    La première est d'ordre judiciaire, la seconde est d'ordre

    politique.

    Au titre de l'action judiciaire, j'exhorte toutes celles et tous

    ceux qui, comme moi, ont une ambition et de l'amour pour ce pays, à

    saisir la Haute Cour de Justice, en allant déposer une plainte

    auprès de Madame le Procureur Général.

    S'agissant de l'action politique, je demande, que par acte des

    ministères des huissiers et des agents d'exécution, des pétitions

    soient ouvertes sur l'ensemble du territoire, afin de rendre compte

    de la détermination de gabonaises et des gabonais, à défendre leur

    sol.

    Au vu du danger déjà planifié par les extrémistes du régime, dans

    leur volonté d'imposer par la terreur le silence au Peuple ;

    L'Union du Peuple Gabonais ;

    Constate que les auteurs, en l'occurrence les personnalités s'étant

    réunies dans un hôtel de la place jusqu'à 2 heures du matin, leurs

    protecteurs et leurs exécutants, déjà impliqués dans l'opération

    HOMO

    du 21 mars 2006, persistent dans leur funeste dessein, au-delà

    de la décrispation qui les a protégés de la dénonciation publique ;

    Lance dès aujourd'hui, un appel général à la mobilisation militante

    et citoyenne, afin de faire obstacle aux coups d'Etat et manoeuvres

    sordides des extrémistes du Pouvoir ;

    Interpelle les démocrates de tous bords, sur les velléités de plus

    en plus affirmées par la frange la plus réactionnaire du régime,

    dans sa volonté de prendre le pouvoir par la force au prix d'un

    inutile bain de sang avec le risque certain de plonger le pays dans

    un chaos total ;

    Interpelle la société d'énergie et d'eau du Gabon, titulaire du

    monopole de la production et de la distribution des services

    publics d'eau et d'électricité, de tout mettre en oeuvre, pour

    parvenir à la normalisation du réseau, afin de priver aux

    personnalités s'étant réunies dans un hôtel de la place jusqu'à 2

    heures du matin, leurs protecteurs et leurs exécutants, d'un alibi

    facile qui la rendrait complice des manoeuvres criminelles ;

    Prend l'opinion nationale et internationale à témoin, et décline

    toute responsabilité, sur les conséquences graves pour la paix

    publique qui découleront des manoeuvres de liquidation planifiée ;

    Annonce en conséquence, qu'une série d'actions d'envergure seront

    engagées en vue de défendre l'intégrité physique de ses membres, et

    en particulier celle de son Président, face aux manoeuvres

    arbitraires orchestrées par une bande, dont les commanditaires et

    les exécutants, sont parfaitement connus par les services de

    sécurité de l'Union du Peuple Gabonais.

    Je vous remercie.

    Fait à Libreville, le 18 février 2007

    Le Président

    Pierre MAMBOUNDOU


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