• 40 ans de pouvoir

    Le président du Gabon, Omar Bongo Ondimba, fête dimanche ses 40 ans de pouvoir, fort d'un parcours politique d'une durée inégalée en Afrique mais d'un bilan économique et social mitigé eu égard aux richesses de son pays.
    M. Bongo, malgré des crises, notamment lors de l'instauration du multipartisme dans les années 90, est resté sans interruption à la tête du Gabon, faisant de lui le doyen des chefs d'Etat d'Afrique et le détenteur du plus long mandat sur ce continent.

    Vice-président de Léon M'Ba, chef de l'Etat lors de l'indépendance de cette ancienne colonie française en 1960, il lui a succédé juste après son décès fin novembre 1967.

    Le Gabon, qui affiche par habitant un revenu de 6.950 dollars dont la répartition est très inégalitaire, est riche en matières premières (pétrole, manganèse, fer, forêt). Avec 1,3 million d'habitants pour 267.667 km2, sa densité est l'une des plus faibles du continent.

    "Ces ressources font de ce pays l'un des plus riches d'Afrique mais elles ne profitent qu'à une minorité, même si le président essaye de calmer le jeu en distribuant places, honneurs et argent", note un connaisseur de la vie politique gabonaise.

    M. Bongo, qui aura 72 ans fin décembre, "a disposé d'une marge de manoeuvre que n'ont pas eu beaucoup de chefs d'Etat en Afrique, mais il n'en n'a pas profité pour équiper le pays comme il aurait pu et dû", estime un économiste.

    Le sociologue gabonais Anaclé Bissiélo souligne que "c'est la manne pétrolière qui a en partie permis la stabilité dont jouit le pays depuis son indépendance, mais celle-ci n'a pas apaisé le malaise profond qui existe actuellement chez les Gabonais", surtout chez les jeunes.

    "C'est avec les pétrodollars que l'opposition a été calmée dans les années 90", quand a soufflé le vent du multipartisme en Afrique après la chute du mur de Berlin en 1989, observe un diplomate.

    "Bongo a alors distribué avantages et privilèges avec l'argent du pétrole (72% des recettes budgétaires), et rallié peu à peu ses plus anciens contempteurs", remarquent des analystes de la vie politique locale.

    M. Bongo, réélu en 2005 avec 79% des voix, ne s'est jamais caché de distribuer de l'argent, estimant que c'était sa façon de répartir la richesse et que la démocratie ne fonctionnait pas au Gabon comme en Occident.

    Si le président, qui peut se targuer d'avoir préservé la paix et la stabilité, a contourné les obstacles politiques avec succès, faisant preuve d'un sens tactique évident en annihilant quasiment toute opposition, son bilan économique et social, avec un taux de chômage officiel dépassant 25%, reste décevant.

    Ses adversaires dénoncent régulièrement la gabegie du régime, ses excès, tout en dénonçant l'argent qui "s'évapore" au bénéfice d'une minorité, tandis que des secteurs comme l'éducation nationale, la santé ou encore les infrastructures routières manquent de moyens alors que le pays possède de fortes potentialités.

    Ce bilan contrasté est rehaussé par une active diplomatie de M. Bongo, un des derniers piliers de la "Françafrique" et l'allié numéro un dans la région de la France, qui entretient à Libreville une base avec 800 soldats.

    "Le Gabon, malgré sa taille réduite, joue un rôle important sur la scène diplomatique régionale", souligne un diplomate occidental.

    Ces dix dernières années, M. Bongo a participé notamment à la résolution des crises en Centrafrique et au Congo-Brazzaville et s'est impliqué, un temps, dans celle de la Côte d'Ivoire.
    Cette diplomatie active de M. Bongo a entraîné l'ouverture à la Chine qui ne s'est pas fait prier pour signer un accord d'exploitation d'un important gisement de fer au coeur de la forêt gabonaise.

    Source: Afrique centrale - le 29 novembre 2007.


    3 commentaires
  • Tir au but

    Un footballeur du Gabon a été blessé accidentellement par balle lors d'un match amical sur un stade proche d'un champ de tir de l'armée nationale, utilisé ce jour-là par des militaires français, a-t-on appris auprès de son club et de l'armée française. Junior Kota Moukady, 21 ans, du Centre Mbérie sportif (CMS), club de 1ère division, a été grièvement blessé à la hanche, a indiqué le secrétaire général du club, Gabriel Bambou."Il y avait effectivement des militaires français qui s'entraînaient au tir" sur un champ de tir du Centre d'instruction de la Garde républicaine (GR) gabonaise, dans l'enceinte duquel est situé le stade du match, a déclaré le commandant Pascal Carpentier, chef de cabinet du chef des Forces françaises au Gabon (FFG), le général Claude Réglat.

    "Une enquête est en cours, aussi bien par les gendarmes français de la Prévôté que par la partie gabonaise", a-t-il ajouté, précisant que les jours du blessé, hospitalisé, n'étaient plus en danger.

    Le champ de tir, situé à 500 m du stade, est régulièrement utilisé par la GR et plus occasionnellement par les éléments français du 6ème Bataillon d'Infanterie de marine (BIMa) stationnés à Libreville, a-t-il également expliqué.

    "On ne comprend pas parce que le stade (...) est en contrebas du champ de tir et séparé par trois obstacles, deux bâtiments et la butte de tir. La seule explication pourrait être un tir en l'air ou une balle ayant ricoché", a-t-il poursuivi.

    M. Bambou a expliqué que le club s'entraînait et jouait régulièrement sans incident sur ce terrain.

    "On a joué sur ce terrain tout au long de l'année dernière. Il y a déjà eu des matches et des entraînements depuis le début de l'année. Je n'ai jamais rien constaté, on n'a jamais eu de problème", a-t-il déclaré.

    Source: Afrique centrale - le 27 novembre 2007.


    1 commentaire
  • Biens mal acquis des dictateurs africains.

    Un classement sans suite inacceptable

    Communiqué de SHERPA, SURVIE, la Fédération des Congolais de la Diaspora, le 23 novembre 2007

    Le Parquet de Paris a fait savoir aujourd'hui à Maître William BOURDON que la plainte pour « recel de détournement d'argent public » déposée en mars 2007 par les associations Sherpa, Survie et FCD était classée sans suite, en raison notamment du fait que les infractions dénoncées ne seraient pas suffisamment caractérisées. Cette décision, qui malheureusement n'est pas complètement une surprise, est toutefois consternante. Les associations plaignantes, qui demandaient l'ouverture d'une instruction, dénoncent une décision politique. Ci-joint copie de la lettre adressée à Monsieur le Procureur Adjoint en date du 6 novembre 2007.

    Les associations soussignées rappellent tout d'abord que l'enquête préliminaire, qui avait été ouverte en juin 2007, a permis de confirmer intégralement l'ensemble des informations communiquées s'agissant du patrimoine immobilier acquis et utilisé par Denis Sassou NGUESSO et Omar BONGO ainsi que par leurs familles.

    L'impossibilité ou la grande difficulté à justifier de l'origine des fonds ayant financé l'acquisition de biens luxueux, s'agissant notamment de dirigeants de sociétés, a toujours été considérée comme suffisante pour justifier de l'ouverture d'une information et de la désignation d'un juge d'instruction.

    Les faits dénoncés justifiaient par conséquent amplement de l'ouverture d'une information. Qui plus est, seul le juge d'instruction, compte tenu des pouvoirs qui lui sont conférés, et notamment de la possibilité de délivrer des commissions rogatoires internationales et de procéder à des investigations approfondies, aurait pu établir définitivement les responsabilités.

    Seul un juge d'instruction pouvait tirer les conséquences des auditions qui s'imposaient puisque les membres des familles concernées ont été maintenant identifiés par les services de police, c'est-à-dire selon toute vraisemblance, leur mise en examen.

    Seul un juge d'instruction aurait pu établir les responsabilités connexes, le cas échéant celles des banques et des notaires ayant prêté leur concours dans des conditions critiquables, ces derniers étant susceptibles d'être poursuivis notamment du chef de blanchiment.

    Dans cette décision, la France manque gravement à toutes les obligations internationales auxquelles elle a souscrit du fait de la ratification des conventions internationales de lutte contre la corruption.

    Par cette décision, la France envoie un signal désastreux à la population africaine qui, légitimement, pouvait espérer ce qu'elle ne peut pas obtenir sur son sol, c'est-à-dire l'identification de ceux qui, par les détournements massifs d'argent public opérés, contribuent à son appauvrissement.

    Les déclarations qui ont été faites ici ou là, tendant à accréditer l'idée que l'on respecterait l'indépendance de la justice, ne peuvent être considérées que comme de l'affichage.

    La raison d'Etat a ainsi prévalu sur la justice, et "l'Afrique de Papa" sur le droit.

    Les associations plaignantes sont fondées à se demander si l'arsenal juridique de lutte contre la corruption ne devient pas de plus en plus un tigre en papier dès lors que, pour éviter de contrarier les chefs d'Etats les plus corrompus de la planète, on fait voler en éclat la séparation des pouvoirs.

    Une plainte avec constitution de partie civile sera élaborée dans les prochains mois et sera déposée devant Monsieur le Doyen des Juges d'Instruction de Paris.

    P.J.: Lettre à Monsieur le Procureur de la République

    Contacts presse :
    Sherpa
    William Bourdon
    Tel: +33 1 42 60 32 60
    77, Boulevard de Sébastopol
    75001 Paris
    asso.sherpa@wanadoo.fr

    Survie
    Olivier Thimonier
    olivier.thimonier@survie-france.org
    210, rue St Martin
    75003 Paris
    Tel: +33 1 44 61 03 25

    Association Survie
    210, rue St Martin
    75003 Paris
    Tél : 01 44 61 03 25
    Fax : 01 44 61 03 20
    contact@survie-france.org
    www.survie-france.org


    votre commentaire
  • Mon cher frère,

    J'aimerais bien vous apporter une aide financière mais comment le faire si je ne connais pas votre véritable identité?

    Comment vous faire un western union si je n'ai pas votre adresse complète?

    Il y'a un certain nombre de préalables à respecter par vous pour qu'une transaction financière puisse avoir lieu.

    Pour le reste, je suis sensible à votre message de détresse, peu m'important vos motivations profondes.

    Ceux qui m'ont approché à Bordeaux savent de quoi je parle.

    N'ayez ni peur, ni honte de me donner toutes les informations (identité, adresse exacte et complète...).

    Par ailleurs, vous pouvez m'envoyer votre adresse internet par où communiquer avec vous en toute discrétion.

              Jacques Okoué Edou, résident permanent du Canada


    52 commentaires
  • Pour l'abandon du peg actuel euro - franc CFA : la nécessité d'adoption d'un crawling peg face à un numéraire multipolaire pour la monnaie francophone africaine

    L'adoption du peg actuel (lien ou ancrage fixe) euro-franc CFA a pour vertus de neutraliser le risque de change, de lutter contre l'inflation et de permettre la diminution des déficits budgétaires. 

    Toutefois, malgré ces quelques aspects positifs, ce régime de change n'est pas celui optimal pour la zone franc CFA pour certaines raisons.

    La principale mission des autorités monétaires africaines est de stabiliser les prix et de maintenir le lien fixe entre l'euro et le franc CFA au prix d'une politique de pesanteur budgétaire et monétaire.

    Or, une telle politique est incompatible avec l'objectif de développement économique, social et culturel ou de création de l'emploi.

    Son inconvénient est de lier trop fortement les poignets des autorités monétaires dont la seule mission n'est que de maintenir le peg euro-franc CFA via la couverture totale de la base monétaire (billets + réserves des banques commerciales) par la détention à 100% des réserves officielles de changes libellées en euro.

    Cependant, le Gabon et les autres PAZF sont price takers avec des économies très peu diversifiées et compétitives.

    L'ancrage du franc CFA à l'euro n'aurait été optimal que s'il avait été adopté un régime de crawling peg.

    Ce dernier renvoie à l'adoption des parités glissantes c'est-à-dire des parités régulièrement ajustables ce, proportionnellement au différentiel d'inflation entre la zone franc et l'Union Economique et Monétaire Européenne (UEM) en vue de maintenir la compétitivité-prix des PAZF. Autrement dit, il aurait consisté, pour le franc CFA, en l'adoption d'une parité régulièrement ajustable autour de son cours central par rapport à l'euro à l'intérieur des marges autorisées.

    Ainsi, si la zone franc présente un différentiel d'inflation en sa défaveur par rapport à l'UEM, le cours de change du franc CFA devrait simplement se déprécier proportionnellement au différentiel d'inflation entre les deux zones.

    Dans ce cadre, la marge de fluctuation du franc CFA autour de son cours central par rapport à l'euro pourrait être quotidiennement fixée à + ou - 15%.

    Ce régime de change souple présente l'avantage selon lequel lorsque le cours de change se trouve à l'intérieur des marges de fluctuations autorisées autour du cours pivot (central) par rapport à l'euro, les banques centrales africaines ne sont pas obligées d'intervenir sur le marché des changes (la détention des réserves de changes n'est pas nécessaire à ce moment précis).

    Le différentiel d'inflation en défaveur de la zone franc CFA est compensé par la dépréciation du franc CFA et la compétitivité-prix de la zone maintenue.

    C'est seulement aux limites inférieure et supérieure des marges de fluctuations qu'elles (les banques centrales africaines) auront à intervenir à partir d'opérations d'open-market (achat et vente des titres agissant sur la liquidité bancaire, la masse monétaire et le niveau général des prix) en vue de ramener le cours de change du franc CFA à l'intérieur desdites limites.

    Et même lorsque les autorités n'interviennent pas, l'existence d'une marge de fluctuation contribuera à stabiliser le cours de change à l'intérieur de celle-ci (cela est qualifié de "Honeymoon effect" ou effet lune de miel).

    Ce crawling peg est préférable au peg et au flottement pur : il comporte les avantages du peg et du flottement pur (non obligation systématique des banques centrales africaines d'intervenir sur le marché des changes et de détenir des ROC, non maintien systématique du lien fixe euro - CFA via des politiques monétaire et budgétaire restrictives, non brisure des objectifs de développement économique, de création de l'emploi et de promotion du bien-être social).

    Il va permettre d'éviter la volatilité excessive qui est souvent attribuée aux changes fluctuants tout en disposant d'une flexibilité suffisante pour s'adapter à tout déséquilibre fondamental.

    Toutefois, si l'adoption du crawling peg semble le régime de change approprié pour le franc CFA, la limitation de son numéraire au seul euro lui est d'un certain handicap.

    Son ancrage fixe à la seule monnaie européenne n'est pas réaliste et doit interpeller les gouvernements africains quant à l'élargissement de son numéraire.

    La nécessité d'extension du numéraire du franc CFA à d'autres devises tient essentiellement au fait que les pays africains ont diversifié leurs échanges commerciaux et financiers avec maints pays industrialisés autres que ceux de la seule communauté européenne.

    Dès lors, l'adoption d'un panier de monnaies d'ancrage plus large que l'euro est souhaitable et meilleure surtout qu'elle permettra, par ailleurs, de neutraliser la volatilité des cours de quelques grandes monnaies par une volatilité de sens contraire des cours d'autres monnaies du panier (stabilité du cours de change du franc CFA à dénommer impérativement autrement après la chute des dictatures africaines de pacotille de la France).

                Jacques Janvier Rop's Okoué Edou

        Docteur en Economie et Finance Internationales

                 Intellectuel et écrivain gabonais

     Opposant au régime assassin et kleptocrate de O. Bongo


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires