• Gabon compte et bon amis

    Libreville rejoint Monaco et les Seychelles


    jeudi 29 juin 2006 par Tidiane de Loyola


          La Bicig a transformé toute seule le Gabon en paradis fiscal ! « Au cours du second semestre 1999, la BICIG a créé une cellule de gestion de compte à numéro. » Oublié la Suisse, le Luxembourg ou Monaco, Libreville est désormais un paradis fiscal...


          Seule l'Inspection générale de la BNP a trouvé à y redire, notant pernicieusement qu'« aucun texte réglementaire gabonais ne régit la gestion de cette activité. »


           Encore plus chafouins, les inspecteurs pointent qu'« au-delà des ajustements nécessaires du cadre réglementaire, les pratiques locales, dans un contexte risqué en terme de blanchiment des capitaux, rendent difficile la maîtrise de cette activité.


           En effet, l'ensemble des comptes ouverts concernent des personnalités politiques gabonaises et la justification de certains mouvements créditeurs apparaît délicate.


           C'est notamment le cas d'un dépôt en espèces effectué par un administrateur de la Banque qui, suivant les informations recueillies auprès du gestionnaire, correspond à des fonds spéciaux versés par l'Etat gabonais dont la transcription dans la comptabilité publique n'est pas garantie. » La gestion de l'Etat à la gabonaise n'est guère compréhesible pour le profane...


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  • De la survie de notre Patrie...


    De la survie de notre Patrie...
    ( Message de Wongo )Je m'adresse ici aux dignes Filles et Fils de notre mère Patrie.


    Je m'adresse ici à Celles et Ceux qui ont été investis par nos aïeux dans la conduite de notre Nation.


    À vous Filles et Fils du Gabon digne.
    À vous Hommes et Femmes du pays de l'Equateur.
    À vous fiers et vaillants Guerriers de nos savanes ancestrales...


    Qu'êtes-vous devenus ?


    Notre pauvre pays, notre Terre, notre Sang, notre Chair,... notre Mère Patrie le Gabon nous crie à l'aide, du fond de la fosse, où la maintienne prisonnière une horde de bandits !


    Ses cris nous parviennent tous les jours plus stridents, comme venus de l'outre tombe...


    Que lui répondons-nous ?


    Est-ce donc de CECI, dont nous sommes juste capables ?
    Est-ce donc de CECI, qu'est composée la sève de courage qui coule dans nos veines ?


    Que sommes-nous donc ?


    D'où venons-nous et Où allons-nous ?


    Est-ce donc ainsi qu'il nous a été légué, par nos Pères, nous, dignes Filles et Fils de l'Ogooué de répondre de la SORTE à l'ignominie ?


    Est-ce donc ainsi qu'il nous a été donné d'abandonner nos propres mères, souffrant le martyre, par les coups meurtriers d'une bande de vautours, portés avec hargne sur la même plaie de son pauvre corps déchiré ?


    ...Est-ce en bavardant ainsi à longueur de journée, à ne rien entreprendre, à ne rien essayer, à ne rien tenter de tout ce qui peut l'aider à se relever, que nous assurerons sa survie, notre survie et la survie de nos enfants, dont le grenier est chaque jour dépossédé un peu plus ?


    Si telle est donc pour chacun de nous la limite mentale qu'a finit par nous imposer la crainte des représailles, il vient alors une autre réalité, corollaire de cette insupportable saignée, qu'il nous faudrait dès lors intégrer : à l'allure où s'installe le pillage et à la profondeur où sont portés les coups, ce pauvre Gabon ne saurait tenir longtemps encore !


    Il faut que nous le sachions dès aujourd'hui, et que nous nous préparions à en assumer les inéluctables conséquences : pénuries, misère, famine, morts, disparition.


    Dans le Larousse, il est écrit que voler, c'est « prendre furtivement ou par force le bien d'autrui. ».
    Le bien dont il est question ici est un bien séculaire, régalien, irremplaçable. Déposséder un pays de sa substance minérale, et du peuple qui le compose de sa substance viscérale, n'a comme seule et implacable conséquence que conduire à terme de ce pays à la disparition.


    C'est à cet insoupçonnable et non moins prévisible destin auquel nous prenons tous une part active, sans mot dire, sans rien tenter qui puisse l'éviter.


    Certes, cela est un lieu commun : les peuples africains n'ont pas le monopole de la prévision et de la statistique !
    Ceux de nos clercs initiés malgré tout à ces pratiques, pourtant si nombreux, n'ont jusqu'ici pas pris la mesure du danger. Ils n'ont jusqu'ici pas joué leur rôle de baromètres du devenir de ce beau pays, afin que les plus vaillants puissent se mettre à l'œuvre pour sa correction.


    Car la mort de Rendjambé, de Ntchoréré, de Fanguinovény, de Mandza... et de nos frères et sœurs enterrés dans une fosse commune à Likouala, méritent autre chose que ce renoncement, cette sorte de démission générale, qu'on observe tous face à l'équation patriotique ?


    Le Gabon appartient à chacun des enfants nés sur ces terres.


    Ses ressources et leur récolte constituent de ce fait  l'héritage de chacun de nous.


    Accepter qu'une clique de bandits en cols blancs vienne se les approprier inopinément, même avec la menace d'une arme, sans que chacun dans son coin n'entreprenne quoi que ce soit contre cet état de fait, est une trahison dont chaque Fille et Fil portera à jamais les germes jusqu'au moment des comptes.


    Bongo et les 9 pour cent de gabonais qui dépouillent  et conduisent chaque jour le Gabon vers sa disparition jouent leur partition. Comme un assassin qui porte en lui les germes indélébiles du crime, lui et ses amis voleurs ne peuvent plus, ne savent plus s'arrêter. Car c'est la seule chose qu'ils ont appris à savoir faire. Le ridicule, l'honneur, le respect de soi, sont des vertus qui sont devenues minoritaires par rapport à la frénésie générée par la soif du mal. En ce sens, et tant qu'il n'aura pas une force parallèle qui menacera ce qu'ils ont de plus cher, ils ne s'arrêteront JAMAIS. Et ni le semblant de démocratie, de votes et tout le théâtre qui va avec, ne leur fera revenir aux principes sacrés.


    C'est à nous, Hommes et Femmes, vierges de tout crime républicain, qu'il nous revient de mettre tout en œuvre pour sauver notre Patrie.


    Il faut que chacun s'organise de son côté ; que des groupes d'action se forment et que la sauvegarde de ce qui reste de la Nation soit en conjugaison.


    Nous avons la volonté, il nous faut maintenant trouver le courage et sonder la détermination.


    Il en va de la notre survie à tous...
    Il en va de la survie de la maison GABON.


    Wongo - Le Guerrier Bantu


     














































































































































































































     



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  •             Bonjour à toutes et à tous. 

                Je viens, par la présente missive, pour vous informer de la sortie, depuis le 22 décembre 2006, de mon livre    « Pourquoi la dévaluation du franc CFA était-elle vouée à l'échec au Gabon ? ».


                Le prix de vente de cet ouvrage a été fixé à 36 euros.


                Pour toutes celles et tous ceux qui désirent l'acheter et le lire, ils peuvent :


                - soit, directement le commander à la maison d'édition de l'Harmattan à l'adresse suivante L'Harmattan, 5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Paris (courriel : http://www.editions-harmattan.fr/) ;


                - soit alors, attendre qu'il soit en rayon dans les librairies occidentales et africaines au cours du mois de janvier 2007.  


                            Jacques Janvier Rop's Okoué Edou


                  Docteur en Economie et Finance Internationales


                        Enseignant à l'Université de la Rochelle


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    Quand Barclays banquait


    Mardi 18 juillet 2006 par Tidiane de Loyola


    Au début des années 90, c'était dit, l'Afrique allait changer. Mitterrand l'avait même promis : plus d'aide pour les pays qui ne respectent pas la démocratie, plus de fonds, plus de blanc-seing, plus rien. Au Gabon, de toute façon, on s'en fout : on a pas d'idée mais, à l'époque, on avait du pétrole ! Et une banque peu regardante, la Barclays.


    Faste période que celle des années 90 à Libreville. L'argent coule à flots, la révolte de Port-Gentil a été circonscrite, l'opposition ramenée dans le droit chemin. Ne reste qu'à se partager le gâteau pétrolier et à montrer que le Gabon est un acteur de premier plan sur la scène africaine.


    Aussi, entre 1992 et 1995, sommet France-Afrique, sommet de l'Organisation de l'unité africaine (à présent UA), sommet Afrique-Amériques se sont déroulés dans le petit émirat pétrolier du Président Omar Bongo.


    L'afflux de tant de diplomates pour ces augustes rencontres a bien sûr nécessité de menues dépenses, chiffrés à plusieurs milliards de Franc CFA.


    La Barclays, caution bancaire du régime


    Une chance, le Gabon est l'ami des banques. Et avant que la Bicig (filiale de BNP-Paribas) ne devienne la caution bancaire officielle du régime, la Barclays Bank tenait le haut du pavé. Proches du « Mollah Omar » Bongo et barons du régime y avaient quelques comptes. Paul Toungui, ancien et actuel ministre des Finances, et néanmoins gendre du « Mollah Omar », n'était pas le moindre de leur client. Un homme soigné, qui n'eut jamais à se plaindre de la Barclays, qui lui offrit même un appartement du côté d'Owendo.


    Heureux hasard, tous les comptes qui ont permis le financement des évènements internationaux de ces fastes années étaient également ouverts à la Barclays de Libreville... de là à penser que des virements se sont égarés entre tous ces comptes, il y a un pas.


    D'indiscrets collaborateurs de la Barclays se rappellent néanmoins que le grisbi amassé sur les comptes de ces personnalités partait souvent prendre le soleil sur la Côte d'Azur, à la Barclays Monaco. C'était le bon temps. Depuis la Barclays a fait faillite.


    Seuls souvenirs de ces temps bénis, les archives de la Barclays Bank Libreville, opportunément transférées dans une filiale sud-africaine à Johannesburg. Un petit trésor sur lequel la maison-mère veille jalousement, à l'abri des regards indiscrets.


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  • Les Gabon comptes de la BNP


    Jeudi 26 juin 2006 par Xavier Monnier


    Soupçonnée d'avoir couvert des détournements de fonds publics au Gabon entre 1992 et 1995, la filiale gabonaise de la BNP-Paribas a failli fermer ses portes en 2002. La faute à des opérations douteuses qui y auraient été découvertes...


    Un beau matin de mars 2002, un rapport confidentiel sur « l'appareil de production de la BICIG (banque internationale pour le commerce et l'industrie au Gabon) » atterrit sur le bureau de Michel Pébereau, tout puissant patron de BNP - Paribas. Et provoque une homérique colère du banquier. « Il était furieux, confie un de ses proches, il a décidé qu'il fallait fermer la banque d'ici avril 2002 ».


    Le dit rapport - une sorte d'audit de sa filiale gabonaise réalisé par Lionel Fagotat, un cadre local - est, il est vrai, on ne peut plus explicite. « Pour des raisons diverses (intérêt de la clientèle, sollicitations, pressions, complaisance, contexte local, complicités ou corruption, intérêts personnels), nous relevons beaucoup trop d'opérations particulières ou exceptionnelles, traitées de manière dérogatoire... » On apprend aussi que certaines opérations sont « pour des raisons confuses introduites de manière irrégulière dans les circuits, éventuellement avec l'intervention ou l'aval d'un collaborateur » ... Lesquelles opérations « noyées dans la masse » « échappent à la vigilance des responsables des unités de production ».


    Une opération a notamment mis la puce à l'oreille des dirigeants de l'établissement bancaire : un virement suspect émis après le paiement par la société pétrolière Perenco de sa redevance minière... Nos as des finances découvrent le mécanisme comment les plus malins des entrepreneurs échappent au contrôle du Fmi et autres bailleurs de fonds internationaux, qui pourrissent la douce vie de l'Etat gabonais.


    Détourner l'argent avant qu'il 'entre dans le circuit légal


    Plutôt que de payer leur redevance au Trésor, les grandes sociétés paient directement au choix, membre du gouvernement, cadre du parti, hiérarques du régime. Le mécanisme est plus fin, qu'un simple bakchich, ou une vulgaire mallette transmise de main en main. Première étape, virer sagement le montant de l'impôt sur le compte du trésor dans une banque local, la Bicig par exemple. Deuxième étape, plus ardue, la banque complice, au lieu de créditer la somme en son entier, en ventile une partie sur les comptes des caciques du régime. Troisième étape capitale, le ministère de l'Economie et des Finances du Gabon fait disparaître la facture initiale et en rédige une autre avec un montant prenant en compte la dîme touchée au passage par les politiques... Et seul ce montant « allégé » est inscrit dans la comptabilité nationale, qu'auditera le FMI. Le détournement intervient avant que les fonds n'entrent dans le circuit légal...


    Malin mais encore trop visible et un peu trop illégal pour une banque aussi respectable que la BNP. Deux cadres de la direction sont immédiatement envoyés sur place, rédigent un rapport confirmant les malversations, et confortent Pébereau dans sa volonté d'en finir avec sa filiale gabonaise. Le grand patron s'est senti aussi personnellement floué. Dans une correspondance du 14 décembre 2000, adressée à tous des directeurs de filiales, le banquier insistait sur la nécessité de « prévention du blanchiment et la lutte contre la corruption ». « Un groupe bancaire de la taille du nôtre... est particulièrement exposé aux tentatives d'insertion dans les circuits économiques de l'argent provenant d'une activité pénalement répréhensible ou destinée à une telle activité ».


    Omar Bongo plus fort que Pébereau          


    Un jargon incompréhensible pour les affidés du Mollah Omar...qui ont réussi à éviter la fermeture de la Bicig, prônée par son propre patron ! Le Mollah lui-même, expert en bakchich et autre « cadeaux » intervient personnellement. « Il est impossible que la BNP se retire du Gabon, explique-t-il aux Français, ce serait désastreux pour l'image du pays ». Et après de longues palabres avec le ministre de l'Economie et néanmoins gendre d'Omar, Paul Toungui, une décision est prise. Le fonctionnement de la filiale gabonaise demeure, le poste de directeur général, que le Mollah avait proposé de confier à un français, restera gabonais. Seuls les hauts cadres qui avaient dénoncé les dérives de la banque seront sanctionnés, l'un muté à Abidjan et l'autre rappelé à Paris. Les bonnes résolutions de l'ami Pébereau sont tombées à l'eau. Après avoir pris connaissance du rapport confidentiel sur le Bicig, et bien noté l'impossibilité de fermer la banque, Michel Pébereau prit sa plus belle plume en avril 2002 pour formuler des propositions à ses subalternes. Propositions qui feront chou blanc, la faute au « contexte » politique franco-gabonais. Ci dessous, la retranscription de la missive manuscrite.


    "La note de l'Inspection sur le Gabon met en évidence la nécessité d'une reprise en main. L'idée de la situer dans le cadre d'un nouveau plan d'entreprise est bonne. Mais il faut, sans tarder, corriger





    • le dispositif de maîtrise du risque de crédit politique,




    • des lacunes des dispositifs comptables (sécuriser la production... et renforcer les contrôles),




    • les imperfections du dispositif de production administrative,




    • et, encore selon note, les défaillances du dispositif de lutte contre le blanchiment. Le renforcement de l'organisation; du dispositif informatique, et l'évolution du dispositif commercial peuvent se situer dans le cadre du projet d'entreprise."

    Pour que tout s'arrange, mieux vaut que rien ne change. En quarante ans de pouvoir, Omar Bongo a eu le temps d'apprécier la vérité de cette maxime.


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