• Pourquoi la dévaluation du franc CFA était-elle vouée à l'échec au Gabon ?
     


               Depuis son accession à la “souveraineté internationale”, Le Gabon a toujours connu une hausse régulière de son PIB, une inflation modérée, des positions viables de BGP et du budget.


               Toutefois, il va être confronté, dès 1985, à une crise économique, sociale et financière. Malgré les PAS (1986-88, 1988-89...), rien ne s'y fit. Malgré la dévaluation du franc CFA, les déficits jumeaux, le manque de rentabilité de ses entreprises... ont continué. S'il y'a eu croissance économique, celle-ci a été appauvrissante. Globalement, le bilan de la dévaluation du franc CFA se révèle négatif.


               Aussi, la finalité de cet ouvrage est de montrer que son échec était prévisible au sens où le Gabon ne remplit pas les conditions de sa réussite. La dévaluation du franc CFA n'est qu'un simple instrument d'ordre conjoncturel qui ne peut, malgré des mesures d'accompagnement, résoudre les problèmes d'ordres structurel et multidimensionnel de l'économie gabonaise.


               Ainsi, elle a renforcé, sur la population, l'effet de pesanteur sociale et accentué les déséquilibres macroéconomiques. Ce livre vise à montrer que l'échec de la dévaluation du franc CFA trouve notamment son origine dans le cadre socio-politique créé par O. Bongo, les distorsions structurelles de l'économie gabonaise et le mécanisme monétaire de la zone franc. Le Gabon souffre d'une mauvaise gestion de ses ressources humaines, naturelles et financières. Ce riche petit pays souffre d'un problème d'incompétence, d'irresponsabilité et de cleptomanie de la part de ses élites politiques, administratives et intellectuelles hyper corrompues. Les phénotypes de ses maux sont justement ses distorsions structurelles internes.


               Le contenu de cet ouvrage est transposable à tout autre PAZF (ce sont des pays aux tissus économiques et aux cadres socio-politiques similaires et sont, par ailleurs, tous confrontés au mécanisme monétaire de la zone franc).


                           Jacques Janvier Rop's Okoué Edou


                 Docteur en Economie et Finance Internationales

                         Enseignant à l'Université de la Rochelle<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

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  •  Des nouvelles des dirigeants africains


    lundi 30 octobre 2006 par Matthieu Adenil



    La période est comme toujours féconde en nouvelles fortes sur les dirigeants africains. Ainsi, Omar Bongo, le président du Gabon a annoncé à RFI son intention d'être candidat pour un nouveau septennat présidentiel en 2012. Si cela nous porte assez loin dans le futur, cela montre aussi la toujours grande vigueur du leader gabonais.


    Le Messager, le journal camerounais, ironise sur cette annonce. Le bilan de Bongo est-il si brillant qu'il faille à tout prix qu'il reste et continue à diriger le Gabon ? Le pays est le troisième producteur africain de pétrole, les recettes pétrolières représentent chaque année 1000 milliards de F CFA, sa population est d'à peine un million d'habitants et pourtant cette population vit dans la misère.


    Dans le classement des Nations-Unies sur le développement humain , le Gabon occupe le 123e rang et le gouvernement n'en finit de négocier avec le FMI pour obtenir des crédits spéciaux dans le cadre des programmes de réduction de la pauvreté. Par delà la volonté affichée de Bongo de rester au pouvoir jusqu'à son dernier jour, on peut voir aussi selon le Messager sa volonté de mettre un terme à une guerre de succession déjà ouvertement déclarée.


    Qu'on se le dise : la place n'est pas à prendre et il est vain de se déchirer pour elle. Il faut préciser toutefois que cette guerre est surtout vive entre le fils de Bongo, ministre de la Défense et le gendre, ministre des Finances. Il s'agit donc en fait d'une affaire de famille...


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  •  Une dévaluation qui rapporte gros


    lundi 12 juin 2006 par Dougui Drou Py


    En fouillant un peu dans sa mémoire -et dans celle des autres- Bakchich a déterré une vieille et croustillante histoire. Ou comment les hommes du mollah Omar Bongo ont profité de la dévaluation du Franc CFA en 1994 pour gruger la France et les Gabonais !



    Sous couvert de l'anonymat, un ancien conseiller technique français ayant travaillé au Ministère de l'Economie et des Finances gabonais entre 1991 et 1994 nous a fait des révélations fracassantes sur certaines pratiques suite à la dévaluation du franc CFA.


    Selon lui, cette décision qui a été prise le 12 janvier 1994 à Dakar, était connue depuis plusieurs mois et ce n'était pas les paroles rassurantes de l'ancien ministre français de l'Economie et des Finances, Edmond Alphandéry qui auraient pu y changer quoique ce soit. Les pressions de la Banque Mondiale et du FMI se sont faîtes si pressantes qu'elles ont eu raison de toutes les tentatives avortées de reporter voire d'annuler une telle décision.


    Les grands argentiers de la zone franc et en particulier Paul Toungui, déjà Ministre des Finances gabonais, avaient pris leurs dispositions en transférant une grande partie du Budget de l'Etat (des milliards de FCFA) vers l'Europe et les Etats-Unis. Ce faisant, il pouvait attendre tranquillement la dévaluation pour rapatrier une majeure partie voire la totalité de ces fonds qui après avoir échappés à la dévaluation de 50 % valaient désormais le double de leurs valeurs.


    C'est pour qui la cagnotte ?


    A titre de compensation, la France a dû payer pendant plusieurs mois les salaires des fonctionnaires gabonais en faisant tourner à plein régime la Caisse Française de Développement (CFD). Suite à la dévaluation, les fonctionnaires gabonais ont vu leur solde augmenter de 10.000 FCFA (100 FF) par mois pour ceux qui bénéficiaient d'un salaire supérieur à un million de FCFA et de 20.000 FCFA (200 FF) pour ceux qui avaient un salaire inférieur à un million de FCFA. Autant dire des cacahuètes...


    A quoi a donc servi la « cagnotte » de plusieurs milliards de FCFA concoctée par le Ministère des Finances Gabonais ? Principalement à réévaluer les salaires de plusieurs hauts fonctionnaires gabonais et amis proches du Chef de l'Etat, ainsi que les salaires de quelques expatriés étrangers triés sur le volet...


    Une liste d'heureux bénéficiaires avait était élaborée et transmise au Trésorier Payeur Général en charge du règlement en espèces de ces revenus complémentaires. La dévaluation du FCFA n'était donc pas une mauvaise nouvelle pour tout le monde au royaume du Mollah Omar !


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