•         Ayant appris avec consternation le décès d'un grand frère, ami et camarade de classe à la FDSE de l'UOB, Fama Fama Faustin Fils, Administrateur Economique et Financier, je voudrais exprimer mes condoléances à sa famille au village MIMBANG à Bitam.

             Que la terre lui soit légère !


             Jacques Janvier Rop's Okoué Edou


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  • Titre du livre : Pourquoi la dévaluation du franc CFA était-elle vouée à l'échec au Gabon ?


             Par Jacques Janvier Rop's Okoué Edou, Docteur ès Sciences Economiques de l'Université Montesquieu-Bordeaux IV, Spécialiste en Economie et Finance Internationales, Enseignant à l'Université de la Rochelle (Charente Maritime). 


             Résumé de l'ouvrage


             Depuis son accession à la "souveraineté internationale", le Gabon a toujours connu une croissance économique régulière, une inflation modérée, des positions viables de balance des paiements et du budget.


             Toutefois, il va être confronté, dès 1985, à une crise économique, sociale et financière. Malgré les PAS (1986-88, 1988-89...), rien ne s'y fit.


              Malgré la dévaluation du franc CFA, il a continué à connaître des déficits jumeaux, une insoutenabilité de sa dette, un manque de rentabilité de ses entreprises... .


              S'il y'a eu une certaine croissance économique, celle-ci a été appauvrissante (elle s'est accompagnée d'une hausse du chômage du travail et d'une paupérisation de la population). Globalement, le bilan de la dévaluation du franc CFA se révèle négatif.


              Dans ce cadre, la finalité de cet ouvrage est de montrer que son échec était prévisible dans la mesure où le Gabon ne remplit pas les conditions de sa réussite.


               La dévaluation n'est qu'un simple instrument d'ordre conjoncturel qui ne peut, malgré des mesures d'accompagnement, résoudre les problèmes d'ordres structurel et multidimensionnel auxquels l'économie gabonaise est confrontée.


              Ainsi, sur le plan social, elle a renforcé, sur la population, l'effet de pesanteur sociale. Sur le plan économique, elle a accentué les déséquilibres macroéconomiques du Gabon. Sur le plan intellectualiste, elle souffre d'une grave lacune (elle est appliquée de manière homogène à tous les pays en crise quand bien même les causes de cette dernière sont différentes d'un pays à l'autre).


              Ce livre vise à montrer que l'échec de la dévaluation du franc CFA au Gabon trouve notamment son origine dans le cadre socio-politique créé par O. Bongo (tribalisation de la société, clientélisme, injustice sociale, détournement bestial des deniers publics, évasion sauvage des capitaux...), les distorsions structurelles de l'économie gabonaise (faible démographie, médiocre capital humain,  dualisme, faible diversification et compétitivité, forte dépendance et vulnérabilité vis-à-vis de l'extérieur...) et le mécanisme monétaire de la zone franc (endettement public domestique, accumulation d'arriérés de dette publique interne, constitution par le secteur privé de créances douteuses sur les gouvernements, manque de rentabilité et faillite des banques et entreprises, récession économique, hausse du chômage...).


             En cela, les institutions de Bretton Woods se sont en partie trompées sur la nature véritable de la crise de l'économie gabonaise qu'une simple dévaluation ne peut résoudre, fût-elle accompagnée.


             Le Gabon souffre d'une mauvaise gestion de ses ressources humaines, naturelles et financières de la part de l'autocrato-kleptocratie au pouvoir depuis 40 ans.


             Ce riche petit pays souffre d'un problème d'incompétence, d'irresponsabilité, de kleptomanie et de manque de patriotisme de la part de ses élites politiques, administratives et intellectuelles.


              Les phénotypes des maux dont il souffre sont justement ses distorsions structurelles.


             Face à ces problèmes d'ordres structurel et multidimensionnel, il y est proposé quelques solutions de sortie de l'économie gabonaise de la crise qui la mine depuis 1985.


             Ces propositions de solutions sont de portée nationale, supranationale (africaine) et internationale.  


             Les propositions solutions de portée nationale consistent en des réformes politico-institutionnelles (la Bonne Gouvernance), économiques (promotion d'un véritable marché intérieur, diversification et dynamisation de l'appareil productif...), commerciales (réduction drastique du droit de douane ou du TEC, recours systématique aux instruments de couverture contre les risques d'évolution défavorable des prix, promotion de la concurrence, vulgarisation des caisses de stabilisation privées...) et financières (promotion véritable des recettes budgétaires, réduction rationnelle des dépenses budgétaires).


             Les propositions de solutions de portée supranationale ou africaine consistent en une réforme monétaire (l'abandon du peg actuel franc CFA - euro et l'adoption d'un crawling peg, à l'intérieur d'une zone cible à la J. Williamson, face à un numéraire multipolaire en lieu et place de la seule monnaie européenne) et en la mise en place d'une véritable intégration économique et monétaire africaine (intégration par le marché).


             La proposition de solution de portée internationale consiste essentiellement en la lutte, dans le cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), pour l'élimination des barrières protectionnistes dans les pays riches ou industrialisés.


             Cet ouvrage dépasse le cas du Gabon et peut s'appliquer aux autres PAZF (ils présentent des tissus économiques, des cadres socio-politiques de fonctionnement similaires et sont, par ailleurs, tous confrontés au mécanisme de la zone franc).


             Pour mener à bien ce travail qui porte sur quarante ans de l'économie gabonaise (de l'indépendance à 2001), j'ai été amené à scinder mon ouvrage en deux grandes parties.


             La première partie a pour titre « les fondamentaux à l'origine de la dévaluation du franc CFA » et comporte trois chapitres à savoir, un chapitre introductif « les déséquilibres macroéconomiques des PAZF à l'origine de la dévaluation du franc CFA », un premier chapitre « le profil de crise généralisée de l'économie gabonaise à l'origine de la dévaluation du franc CFA » et un second chapitre « les causes endogènes et exogènes de la crise de l'économie gabonaise ».


             Cette première partie se veut, au regard des nombreux modèles élaborés, être analytique et a pour objectif de prévenir l'échec global de la dévaluation du franc CFA au Gabon du fait des trop nombreux déséquilibres structurels et multidimensionnels de ce dernier.


              La seconde partie a pour titre « la dévaluation du franc CFA à l'épreuve des faits au Gabon » et comporte aussi trois chapitres dont, un chapitre introductif « les effets attendus de la dévaluation du franc CFA dans les PAZF », un premier chapitre « les limites et effets pervers possibles de la dévaluation du franc CFA au Gabon » et un second chapitre « les incidences réelles de la dévaluation du franc CFA au Gabon ».


              Cette seconde partie se veut être descriptive et a pour objectif de présenter l'impact réel de la dévaluation du franc CFA au Gabon par confrontation entre les résultats observés et ceux escomptés par les autorités gabonaises ce, essentiellement sur la période 1994-2001.


               Jacques Janvier Rop's Okoué Edou


        Docteur en Economie et Finance Internationales




     





     






     





     






     


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  •          E/ Pour une véritable promotion quantitative de la population gabonaise : la lutte contre le déficit démographique du Gabon


             Il est, dans une première partie, procédé à l'analyse de la situation de déficit démographique du Gabon. Face à ce contexte de sous-peuplement du Gabon, il est proposé, dans une seconde partie, des solutions de promotion quantitative de sa population.


    1- Le déficit démographique du Gabon : le diagnostic


             Limité au Nord par le Cameroun, à l'ouest par l'océan atlantique, au nord-ouest par la Guinée équatoriale, au sud et sud-est par le Congo, le Gabon couvre une superficie de 267.667 Km² pour une population faible (en 1999) de 1.200.000 habitants soit, une densité de 4,48 habitants au Km².


             Cette faible démographie du Gabon tient aux évènements historico-sociologiques (guerres tribales, esclavage et autres travaux forcés), au climat (le Gabon est, selon B. Chambrier, recouvert à près de 80% par la forêt équatoriale dense, milieu humide et insalubre favorisant la prolifération des maladies endémiques comme le paludisme, la trypanosomiase... qui sont à l'origine d'une importante mortalité notamment, celle infantile) et à la stérilité (le Gabon se caractérise par une importante stérilité féminine et masculine, notamment dans le sud-est, qui fait de l'ensemble du territoire, une zone d'hypo-fécondité).


             Toutefois, à côté de ces trois facteurs, il est également un autre très important, c'est celui de l'inéquitable répartition de la richesse nationale, entre les différentes couches sociales, institutionnalisée par l'autocratie en place. Cette répartition injuste du revenu national aplatit le grand nombre de gabonais dans une pauvreté matérielle, culturelle et financière extrême.


             Dans cette optique, l'outil méthodologique permettant de mesurer ces inégalités de distribution du revenu national étant la courbe de concentration des revenus primaires encore appelée courbe de Lorenz, cette dernière va ainsi montrer que 50% des ménages gabonais (les plus pauvres) perçoivent environ 21% des revenus primaires, 40% des ménages (les moins pauvres) touchent 55% et enfin, 10% des ménages (les plus riches) touchent 24 %. Globalement, 90% des ménages perçoivent 76% tandis que 10% touchent 24% du revenu primaire total.


              Le coefficient de Gini est de 0,52 (I Gini = 0,52), ce qui signifie que les revenus avant transferts (revenus essentiellement issus de l'activité économique) sont très inégalement répartis. Cette valeur du coefficient de Gini va être corroborée par le rapport 1999 du PNUD dans lequel il est fait mention de la régression de la plupart des indicateurs socio-économiques du Gabon.


              Selon ce rapport, Gabao était classé à la 124ème place dans l'échelle du développement humain (IDH). De la sorte, ce riche petit pays d'Afrique centrale, ruiné par O. Bongo et la franç-à-fric, avait régressé de 15 places, passant ainsi de la 109ème place en 1994 à la 124ème place en 1999. Par son positionnement à cette 124ème place, il se retrouvait donc inclus dans la catégorie des pays à développement humain moyen (de 46 à 139), résultat qui se révèle donc mauvais et triste pour ce beau et riche petit qui aurait pu être le petit Emirat d'Afrique noire.


              En effet, lorsqu'il est procédé à une comparaison entre le classement de Gabao avec ceux des autres pays à revenus moindres et à populations plus élevées, ces derniers se retrouvaient dans la catégorie des pays à développement humain élevé (de 1 à 45). C'est le cas notamment de la Slovaquie, de la Pologne et du Costa-Rica : ces pays avec des revenus per capita inférieurs à celui de 4.120 USD du Gabon, se retrouvaient respectivement 42ème, 43ème et 44ème alors que Gabao était à la 124ème place. Parmi les 123 pays qui le précèdent, certains ont des revenus par tête de moins de 500 USD c'est-à-dire au moins huit fois moins importants que le sien. Il s'agit notamment du Tadjikistan (108ème avec 330 USD), du Viet-Nam (110ème avec 310 USD) et de la Mongolie (119ème avec 390 USD).


             Pour arriver à ce médiocre résultat du Gabon, le PNUD a tenu compte, pour le calcul de son indice du développement, de tous les aspects de la vie à savoir, l'espérance de vie, la santé et prévention, l'éducation et la formation... .


             Ainsi, en matière d'espérance de vie, le rapport du PNUD mentionnait que la durée de vie moyenne à la naissance d'un gabonais était, en 1999, de 52,4 ans soit, une baisse de durée de vie moyenne de 1,7 an par rapport à 1997 (54,1 ans). Par ailleurs, la mortalité infantile était toujours élevée puisque sur 1000 enfants qui naissaient en 1999, 145 mouraient encore avant l'âge de 5 ans (145‰). Les femmes qui meurent à l'accouchement étaient également nombreuses : plus de 6.000 à 7.000 chaque année.


             En matière de santé et de prévention, il se dégageait que 28% de nouveaux nés âgés d'un an n'étaient pas vaccinés contre la tuberculose et 68% contre la rougeole. Le Gabon ne comptait que 19 médecins et 56 infirmiers pour chaque 100.000 habitants alors qu'un pays comme Saô-Tomé et Principe, nettement plus pauvre, en comptait 32 médecins pour 100.000 habitants. Malgré le boom pétrolier des années 1970 qui a conféré d'énormes ressources à ce pays, la part du revenu national consacré à la santé des gabonais n'est passée que de 0,5% en 1960 à 0,6% en 1999 soit, une hausse scandaleuse de seulement 0,1 point en 38 ans.


             En matière d'éducation et de formation, il était mentionné que seulement 66,2% des adultes étaient alphabétisés et 41% de jeunes n'atteignaient même pas le cours moyen élémentaire niveau 1 (CM1). De 4,5% du PIB en 1985, les dépenses d'éducation et de formation sont passées, 14 ans plus tard (1999), à seulement 2,8% soit, une baisse grotesque de 1,7 points.


             A titre de comparaison, le Botswana, pays à politique économique et sociale forte et à taux de corruption quasi-nul, dépense plus de 10,4% de son PIB dans l'éducation et la formation.


             En matière de logement, plus de 75% de la population gabonaise continuaient à vivre dans des logements précaires (en planche ou tôle) dans des quartiers sans plan de lotissement, sans voirie, difficilement accessibles et de très grande insalubrité.


             Plus de 60% de la population vivaient encore, en 1999, en dessous du seuil de pauvreté c'est-à-dire avec des revenus mensuels inférieurs au SMIC de 64.000 francs CFA (97,567 euros).


             Dans ce contexte d'explosion de la pauvreté de la population gabonaise liée au pillage sans vergogne des deniers publics par la dictature en place (selon G. Gaetner, le montant des avoirs du président O. Bongo, qui ont été placés sur ses différents comptes bancaires à la Citibank, à New-York, de 1985 à 1997, était d'environ 130 millions de dollars, soit 900 millions de francs), la natalité ne pouvait pas ne pas être fortement ralentie.


             Dès lors, enfermée dans une indigence, cette population gabonaise n'a eu d'autres choix que de se lancer dans la prostitution, le crime, le fétichisme, le satanisme... pour survivre dans un pays riche mais paradoxalement dépourvu d'un véritable système de protection sociale. Dans ce contexte, il a résulté une baisse de la natalité et une expansion de la mortalité, notamment de celle infantile.


             Toutefois, en privant, pour cause de bas calculs politiciens (pour la dictature en place, en procédant à une répartition équitable de la richesse nationale, en éduquant le peuple..., on lui donne les moyens matériels, financiers, culturels... d'une rébellion future), le peuple gabonais (il vaut mieux, pour l'autocrato-kleptocratie au pouvoir, l'aplatir dans l'ignorance et la pauvreté) d'accès au gâteau national qui aurait pu stimuler la population, ce régime a fait la démonstration d'une certaine incompétence en matière de management démographique.


              Primo, il a ignoré que de la population totale d'un pays découle la population active qui est un facteur de production indispensable à la croissance économique d'une nation. Secundo, il a ignoré que pour qu'un pays puisse décoller économiquement, ce dernier doit au minimum compter une population de 5 millions d'habitants. Tercio, il a ignoré que cette faible démographie du Gabon allait poser de sérieux handicaps à son développement.


              Elle est un handicap à la demande de par l'étroitesse du marché intérieur qui ne permet pas le développement d'industries capables de capter des économies d'échelle. Dans ce contexte, des politiques de relance ou de diversification de l'économie auraient des peines (énormes) à véritablement réussir. Elle est un handicap à l'attrait de l'investissement international au Gabon (pour cause d'étroitesse du marché ou d'insuffisance de la demande). Elle est, aujourd'hui, un facteur de blocage à l'intégration sous-régionale au sens où le Gabon manifeste beaucoup de réticences à s'intégrer avec son mastodonte voisin qu'est le Cameroun.


    2- Le déficit démographique du Gabon : les propositions de solution


              Le Gabon, pays immensément riche, ne compte, en 2002, qu'une population d'à peine 1,3 million d'habitants (800.000 nationaux pour 500.000 étrangers). Avec une telle population, le Gabon ne peut véritablement espérer connaître un réel développement économique et social.


              Face à cette situation de sous-peuplement du Gabon, il est plus que nécessaire d'y mettre en place de véritables politiques de promotion quantitative de la population. Ces dernières devront se faire en faveur de la natalité et de l'immigration (sélective).


              Les politiques natalistes consisteront essentiellement à associer des mesures coercitives comme la répression de l'avortement à celles incitatives telles que l'octroi de véritables allocations familiales aux ménages.


              L'interdiction et la répression de l'avortement (infanticide), la nouvelle politique de santé, l'octroi, aux familles, d'aides financières à la garderie de nouveaux-nés... devraient, dans ce contexte, se traduire par une hausse de la fécondité, de l'espérance de vie et partant de là, d'un accroissement de la population.


              De même, de véritables allocations familiales et autres exonérations fiscales, proportionnelles au nombre d'enfants en lieu et place des misérables 3.000 francs CFA ou 4,57 euros/enfant/mensuels actuels, seraient indispensables pour stimuler les naissances et atténuer la contraception moderne.


              Par ailleurs, des mesures telles que le congé parental rémunéré avec compensation presque intégrale du salaire à la naissance du second enfant, le développement intensif des réseaux de crèche... faciliteraient la vie quotidienne des parents et encourageraient la fécondité (natalité).


              Toutefois, comme une telle politique risque d'être aussi assez pénalisante pour la femme, la clé de l'instauration, au Gabon, d'un certain dynamisme démographique devra résider dans une politique volontariste adéquate reposant sur le couplage entre la politique susmentionnée, nataliste, et une politique d'immigration. Ne pas associer ces deux politiques serait manquer de réalisme eu égard à la faible démographie actuelle du Gabon, handicap sérieux à son véritable décollage.


              Dans ce cadre, des quotas d'immigrants à capital humain non trouvé encore au Gabon pourraient (devraient) être arrêtés par les nouvelles autorités publiques de ce pays. La réussite de cette politique d'immigration va reposer sur le respect, par le Gabon, d'un certain nombre de conditions élémentaires.


              La première sera de maintenir une natalité suffisante parmi la population autochtone afin de ne pas détériorer un peu plus le rapport autochtones-immigrants. La seconde sera relative à la diversification des sources d'immigration pour éviter la constitution de minorités trop importantes, parfois antagonistes. Enfin, un effort spécifique d'adaptation de l'appareil scolaire (brassage culturel, formation des maîtres spécialisés, apprentissage des langues et civilisations étrangères...) et médiatique (lutte contre le racisme, information, politique de l'opinion publique...) devrait être mis en place.


              Somme toute, cette politique d'immigration devra être préparée et aménagée en fonction des considérations de long terme et non pas simplement régie par des intérêts économiques de court terme. Elle, devra, à l'instar de la politique de stimulation de la population locale, s'inscrire dans une politique de développement : elle doit s'accompagner des investissements d'infrastructures (logements, établissements publics d'éducation, de santé...) liées aux créations d'emplois... .


              Seul dans ce cadre, les populations gabonaises vivront mieux parce qu'elles seront mieux éduquées, en bonne santé, plus productifs, qualifiés, inventifs (créatifs). Les avantages attendus de cette croissance démographique seraient essentiellement de deux ordres à savoir, économique et financier.


              Sur le plan économique, la population active étant fonction de la population totale d'une nation et le travail, un facteur de production, une croissance démographique conduirait à une expansion du travail. Côté offre, l'amélioration, quantitative et qualitative, de ce travail induirait, comme facteur de production, une hausse continue des biens et services. Côté demande, elle induirait, avec un pouvoir d'achat significatif, une expansion de la consommation, de l'investissement... . Dès lors, il s'ensuivrait, au niveau global, une stimulation du développement économique, social et culturel du Gabon.


              Sur le plan financier, avec plus d'habitants (actifs salariés), d'activités en création..., l'Etat, qui aura plus d'impôts à lever, sera d'autant plus riche. 


                 Jacques Janvier Rop's Okoué Edou


        Docteur en Economie et Finance Internationales






     


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  •          D/ Pour une véritable politique d'éducation (formation)


              La nouvelle politique d'éducation (formation) aura essentiellement pour missions de permettre l'accès de tous les citoyens gabonais à un "SMIC culturel", de favoriser la mobilité sociale ou de l'emploi et enfin, de réduire les inégalités. Elle sera investie de missions qui auront toutes un caractère social affirmé : élever le niveau général des connaissances de la population, permettre la socialisation des jeunes et favoriser la mobilité sociale et l'emploi.


             Dans ce cadre, elle va englober les maternelles, écoles primaires, collèges et lycées, universités et grandes écoles. Elle sera un tel enjeu décisif que ses acteurs seront nombreux, son financement coûteux et la maîtrise de son efficacité indispensable à la cohésion sociale.


    1- Le développement de la préscolarisation : la maternelle


             Le développement de la préscolarisation part du principe que le contact précoce entre l'enfant et la maternelle est un facteur de réussite scolaire de ce dernier. Dès lors, les nouvelles autorités publiques gabonaises se devront de systématiquement mettre en œuvre les infrastructures indispensables au développement de la préscolarisation.


             Il est souvent observé que le taux de redoublement dans le primaire était plus élevé chez les élèves qui n'avaient pas été préscolarisés par rapport aux enfants ayant bénéficié d'une préscolarisation.


             Cette école maternelle doit constituer le pilier du système scolaire : l'accueil de la petite enfance de 2 à 5 ans. Elle permet le développement d'une intelligence sens-motrice à travers le jeu et à partir d'un mobilier adapté à la taille des enfants et pouvant être déplacé.


             Ainsi, les raisons de la promotion de cette préscolarisation des enfants de 2 à 5 ans tiendront au développement (futur) de l'emploi féminin et aux effets positifs susmentionnés. Dans ce dernier cas, l'enseignement préscolaire est perçue comme un facteur favorisant la réussite scolaire ultérieure : des analyses réalisées, çà et là dans le monde, par de nombreux sociologues révèlent l'importance de cet enseignement sur le taux de réussite.


             La préscolarisation joue un rôle positif dans la carrière scolaire des enfants, notamment pour ceux issus des couches sociales défavorisées et plus encore pour ceux d'origine migrante. En maternelle, les difficultés éprouvées par certains enfants peuvent être précocement détectées et il peut, dès lors, leur apporter une attention particulière.


             L'enseignement préscolaire joue un rôle important dans la socialisation des enfants sur le plan du langage et des activités d'éveil qui favorisent l'épanouissement du système cognitif.


             Somme toute, la préscolarisation doit constituer un axe prioritaire dans la nouvelle politique d'éducation gabonaise au sens où elle va viser à développer les facultés d'expression de l'enfant, son habileté manuelle, son sens artistique, ses aptitudes à la vie en commun et à la préparation des apprentissages scolaires.


               2- Le renforcement de l'école primaire


             L'école primaire constitue la matrice de l'institution scolaire. Elle est considérée comme un élément important de démocratisation et d'intégration nationale permettant l'acquisition d'un bagage scolaire minimal.


             Toutefois, face au fort taux de retard, de redoublement ou d'échec encore observé dans ce cycle scolaire au Gabon, des mesures spécifiques pour remédier à cette situation doivent être prises.


             La première mesure consistera à intensifier la pratique de la lecture chez les enfants en sensibilisant les parents, et à améliorer ainsi la maîtrise de la langue. La seconde mesure visera à développer l'aide aux devoirs, complémentaire de l'action des enseignants. La troisième mesure tournera autour de l'institution des "zones d'éducation prioritaire" fondées sur une discrimination positive et favorisant une certaine souplesse dans l'organisation des programmes. La quatrième mesure consistera à recourir aux personnels socio-éducatifs pour améliorer les rapports entre l'école et les familles et à développer des activités extra-scolaires.


               3- Les collèges et lycées : le développement de l'enseignement spécialisé, professionnel et technique                                 


               Face au retard scolaire généralement enregistré par les élèves qui entrent dans les collèges et lycées, la politique d'éducation des nouvelles autorités gabonaises devra chercher à promouvoir des sections d'enseignement spécialisé et professionnel à côté de celle générale. Ces sections auront, dans les collèges et lycées, pour objectif d'accueillir les élèves considérés comme déficients intellectuels légers et de leur dispenser, dès leur début de cycle d'orientation (4ème), une formation pré-professionnelle. Elles vont correspondre au besoin de scolarisation des enfants jugés inadaptés au système scolaire général mais, devant prolonger leur scolarité jusqu'à 18 ans. Elles devront comprendre une pléiade de spécialités de formation allant du bâtiment à l'hôtellerie en passant par le secrétariat.


              Somme toute, l'objectif de développement de ces sections d'enseignement spécialisé et professionnel est d'associer les questions de pédagogie à celles de l'insertion professionnelle des élèves.


              Toutefois, pour prévenir tout abus (désordre) en matière d'orientation dans les différents cycles (général ou spécialisé et professionnel), il sera de rigueur que celle-ci tienne scrupuleusement compte des vœux et des aptitudes (vocations) des élèves.


              Ainsi, si l'enseignement général, chargé de former les jeunes destinés à poursuivre des études supérieures longues, aura toujours sa place, la dispense des savoirs et des connaissances devra désormais avoir une relation avec les demandes sociales et économiques. Elle se devra désormais de doter les élèves des capacités ou compétences exigées sur le marché du travail. Or seuls, les enseignements technique et professionnel auront pour objectif de délivrer une formation débouchant directement sur la vie active contrairement à celui général.


               4- Le développement des centres de formation professionnelle


              Un des axes prioritaires de la politique d'éducation (formation) à mettre en place au Gabon devra également consister en le développement des centres de formation professionnelle. Ces derniers seraient chargés d'assurer une formation technique et professionnelle, et pallier ainsi progressivement au manque du Gabon en ouvriers (techniciens) qualifiés.


              Ils seraient en partie financés par la taxe d'apprentissage imposant aux entreprises de s'engager financièrement dans la formation des apprentis. Cet apprentissage professionnel limiterait, par contre, l'accès à tous les jeunes qui auront accompli leur scolarité obligatoire jusqu'à l'âge de 18 ans. Par ailleurs, il permettra aux apprentis de bénéficier d'une rémunération qui, indépendamment de l'âge et du niveau de formation, serait de 75% du SMIC.


              Les spécialités enseignées seraient plus ou moins les mêmes que dans les collèges et lycées professionnels : construction métallique, techniques financières et comptables, secrétariat (comptable, de direction, d'action commerciale et médico-social), mécanique, électricité, commerce et distribution, santé, services sociaux... .


             Ainsi, pour les jeunes en situation d'échec scolaire, entamer une formation fondée sur la pratique professionnelle, sur le "faire" sera valorisant et leur permettra d'espérer l'acquisition d'un diplôme fut-ce un certificat d'aptitude professionnelle (CAP) en 2 ou 3 ans ou d'un brevet d'études professionnelles (BEP). Ce sera pour eux, une "autre manière d'apprendre" au sein du système scolaire, un autre contact avec des enseignants qui sont, eux-mêmes, d'anciens élèves de l'enseignement professionnel.


             Ces établissements de l'enseignement professionnel seraient soumis directement à la sanction des employeurs locaux en ce sens qu'ils en seront redevables de par la taxe d'apprentissage qui leur sera versée et représentera une part importante de leurs ressources. 


             Par ailleurs, ces entreprises locales participeront à la maintenance des équipements utilisés (outils, machines...) dans les ateliers et laboratoires de ces établissements. Elles seront partie prenante dans le choix du thème d'examen et participeront aux jurys d'examens.


             Les programmes des CAP ou BEP seraient élaborés conjointement par elles, les personnels enseignants et les représentants du ministère de l'éducation nationale dans le cadre d'une commission paritaire.


             Ainsi, à partir d'un "référentiel d'emplois" présenté par les représentants des différentes branches professionnelles, la commission paritaire proposera un "référentiel de formation", un programme prévoyant, pendant la durée de formation, l'acquisition par les élèves (apprentis) des savoirs jugés indispensables à l'exercice d'un métier.


             De cette condition naîtra une autre condition relative à l'organisation des études, à savoir que les centres de formation professionnelle et technique devront faire également l'objet d'une formation en alternance. La durée de cet enseignement en alternance (stages en entreprise) varierait de 15 à 30 semaines sur deux ans, selon le niveau de formation et les spécialités professionnelles.


             La période de stage visera surtout à familiariser l'apprenti (élève) du monde de l'entreprise (horaire, discipline, relations hiérarchiques...), à l'habitude de travailler sur des équipements (installations) en situation réelle et à s'intégrer dans une équipe de travail. En entreprise, il sera suivi par un tuteur qui devra, lui, recevoir une formation pédagogique dans des établissements professionnels agréés.


               5- Le supérieur : la primauté aux grandes écoles spécialisées


             La politique d'éducation (formation) à mettre en place au Gabon doit donner plus de primauté aux grandes écoles spécialisées. Ces dernières, par le type d'enseignement (professionnel et technique) qu'elles dispensent, par leur corps enseignant spécialisé..., vont conférer aux étudiants les compétences et savoirs indispensables à leur insertion immédiate sur le marché du travail.


             Dans le but de réduire le taux d'échec ou d'abandon dans ces écoles et à l'université, les nouvelles autorités publiques gabonaises se devront de systématiquement doter ces institutions des moyens humains, financiers et matériels indispensables à leur fonctionnement optimal.


             Dans le but de permettre l'amélioration du capital humain gabonais et son insertion rapide sur le marché du travail, de nouvelles filières (diplômes) se devront d'être créées en fonction des demandes précises des entreprises.


             Pour prévenir et réprimer tout comportement pervers de népotisme, favoritisme et autre droit de cuissage stimulateur de la diffusion exponentielle du Sida, des MST et autre incompétence du grand nombre de cadres gabonais, les nouvelles autorités publiques se devront de systématiquement et sévèrement sanctionner, civilement et pénalement, les enseignants reconnus coupables de telles pratiques immorales et malhonnêtes.


             Somme toute, la nouvelle politique d'éducation à mette en place va permettre à chaque citoyen gabonais de pouvoir accéder à un "SMIC culturel" : chaque élève, apprenti ou étudiant sortant du système éducatif va disposer d'une trousse d'outils intellectuels, professionnels ou techniques lui permettant de maximiser ses chances d'insertion sur le marché du travail et dans la vie en société.


             Dans ce contexte, elle va conduire à la cohésion sociale par la réduction des inégalités et une plus grande mobilité sociale.


             En effet, elle va, de par un certain interventionnisme étatique, permettre aux couches sociales les plus défavorisées de pouvoir accéder à un capital (SMIC) humain élevé, à des postes de travail bien rémunérés et partant de là, de connaître une mobilité sociale ascendante. Elle va stimuler, de par un investissement en son sein des moyens humains, financiers et matériels substantiels, un épanouissement du capital humain gabonais.


    6- La lutte contre l'échec scolaire


             L'échec scolaire est le plus souvent mesuré par un écart à la norme (retards scolaires, redoublements, non accès ou abandon aux études supérieures...) pouvant conduire à l'illettrisme (ne pas savoir lire et écrire) et à l'absence de diplômes.


             Dans ce cadre, la politique éducative à mettre en œuvre en vue de réduire cet échec scolaire sera de développer l'accompagnement des élèves dans le primaire et secondaire, et le tutorat dans le supérieur.


             Toutefois, comme les facteurs déterminants de l'échec scolaire résident notamment dans l'origine sociale et l'orientation scolaire..., des politiques éducatives d'investissement dans la scolarité, le soutien des familles, le suivi familial de la scolarité, l'orientation, les relations entre les parents et les enseignants et l'information des enfants sur les filières (diplômes, formations) préparées devront être développées.


             De même, une politique des zones d'éducation prioritaires (ZEP) sera nécessaire à mettre en place. Cette politique sera fondée sur la notion de "discrimination positive" : elle va consister à donner davantage à ceux qui en ont le plus besoin (écoles des quartiers populaires et en grandes difficultés, écoles du village).


             Dans ce cadre, une zone reconnue comme ZEP devra bénéficier, à l'intérieur du système éducatif, d'une priorité en matière de moyens d'encadrement (soutien, accompagnement, tutorat des enfants en difficulté scolaire), d'un recrutement favorisant la stabilité des personnels de façon à leur permettre d'engager des actions scolaires et extra-scolaires innovantes en partenariat avec les enseignants et les parents d'élèves.


    7- La réintroduction de l'éducation à la citoyenneté


             Les nouvelles autorités publiques gabonaises, face à la perversion de la moralité collective et de la déontologie administrative par le bongoïsme (laxisme, esprit de facilité, népotisme, favoritisme, culture de l'incompétence...), devront réintroduire, dans les programmes scolaires du primaire et du secondaire, des cours de citoyenneté (civisme) afin d'essayer de faire des jeunes gabonais d'aujourd'hui, les bons citoyens gabonais de demain.


             Dès lors, tous les personnels des établissements scolaires du primaire et du secondaire devront, dans le cadre de leurs activités et compétences, contribuer à l'éducation civique des élèves : le comportement général de chacun d'entre eux aura une valeur d'exemple auprès des élèves.


             Il en sera de même des parents qui, au-delà du rôle de soutien scolaire qu'ils peuvent apporter à leur progéniture, devront également être leurs premiers éducateurs en matière de citoyenneté. L'Etat, à son tour, pourrait conforter l'action des parents par le développement d'une politique d'éducation populaire à partir des médias publics.



          Jacques Janvier Rop's Okoué Edou


     Docteur en Economie et Finance Internationales


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